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Une nouvelle journée de violences fait au moins trois morts en Iran

Manifestants filmés à Boukan, mercredi 16.11.2022. [ESN/AFP - Manifestants filmés à Boukan, mercredi 16.11.2022.]
Une nouvelle journée de violences fait au moins trois morts en Iran / Le Journal horaire / 27 sec. / le 17 novembre 2022
Des centaines de personnes en deuil ont manifesté jeudi dans une région kurde de l'ouest de l'Iran, où les violences ont fait au moins trois morts. Les protestataires défiaient la répression sanglante deux mois après la mort de Mahsa Amini.

Les manifestations de cette semaine en Iran coïncident avec les commémorations du "Novembre sanglant" de 2019, lorsque des centaines de personnes avaient été tuées dans la répression d'un mouvement déclenché par la hausse des prix du carburant.

Les autorités semblent avoir du mal à contenir la vague de protestation déclenchée le 16 septembre par la mort de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans arrêtée pour avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique.

Jeudi, les forces de sécurité ont tué deux manifestants à Boukan et à Sanandaj, dans des régions peuplées de Kurdes.

Cris de colère contre le guide suprême

A Sanandaj, des habitants en deuil rendaient hommage à "quatre victimes de la résistance populaire", 40 jours après leur mort comme le veut la tradition, a rapporté l'ONG de défense des Kurdes d'Iran Hengaw, basée en Norvège.

"Mort au dictateur", criaient les manifestants selon une vidéo mise en ligne, en défilant dans une rue où étaient allumés des feux, dans le hurlement des klaxons, criant leur colère contre le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei.

Forces de l'ordre visées

Dans cette même ville, un colonel de police a été poignardé à mort jeudi et un autre, blessé à l'arme blanche la veille, a succombé, selon l'agence officielle Irna. Et à Machhad (nord-est), deux paramilitaires ont été poignardés à mort alors qu'ils tentaient d'intervenir contre des "émeutiers menaçant des commerçants pour les obliger à fermer leurs portes", d'après l'agence.

A Boukan, des "émeutiers" ont détruit et incendié des biens publics et mis le feu au siège de la municipalité avant l'arrivée de la police, a affirmé Irna.

Des attaques à l'arme automatique

Sans qu'un lien puisse être établi avec ce mouvement, deux attaques à l'arme automatique menées par des assaillants à moto, qui n'ont pas été revendiquées, ont fait dix morts mercredi dans deux villes d'Iran.

A Izeh, dans la province du Khouzistan (sud-ouest), sept personnes, dont une femme et deux enfants de 9 et 13 ans, ont été tuées par des "terroristes" qui ont ouvert le feu sur des manifestants et des forces de l'ordre, selon des responsables.

Quatre heures plus tard, à Ispahan, la troisième ville d'Iran, dans le centre du pays, deux assaillants à moto ont tué un officier de police et deux paramilitaires de la milice des Bassidji, selon les médias.

Grèves dans quatre villes de l'ouest

Selon Hengaw, des grèves étaient observées jeudi dans quatre villes de l'ouest de l'Iran où les forces de sécurité sont accusées d'avoir tué dix manifestants la veille, dont Saghez, la ville natale de Mahsa Amini au Kurdistan.

Au moins 342 personnes ont été tuées dans la répression du mouvement, selon un bilan établi mercredi par Iran Human Rights (IHR), une autre ONG basée à Oslo.

Depuis dimanche, la justice iranienne a condamné à mort cinq personnes inculpées pour leur implication dans les manifestations.

>> Lire : La menace de la peine de mort plane sur les manifestations en Iran

afp/oang

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