L'état-major sud-coréen a "détecté un missile balistique de longue portée lancé vers 10h15 de la zone de Sunan à Pyongyang en direction de la mer de l'Est", a-t-il indiqué en se référant au nom coréen de la mer du Japon.
Tokyo a précisé que le missile avait parcouru environ 1000 km et que les forces japonaises n'avaient pas tenté de le détruire en vol. Selon le ministre nippon de la défense, Yasukazu Hamada, le projectile a atteint une altitude maximale de 6000 km. Il en a déduit qu'il s'agit d'un "missile balistique de classe ICBM, même si d'autres détails sont en cours d'analyse".
"Le missile balistique lancé par la Corée du Nord semble être tombé dans notre zone économique exclusive au large d'Hokkaido", la grande île du nord de l'archipel nippon, a déclaré pour sa part le Premier ministre japonais Fumio Kishida.
"Absolument inacceptable"
Ce n'est pas la première fois qu'un projectile nord-coréen finit sa course dans la zone économique exclusive (ZEE) japonaise, c'est-à-dire l'espace maritime qui s'étend jusqu'à 200 milles marins (370 km) au-delà des côtes d'un Etat. Ces derniers mois, la Corée du nord multiplie les tirs en direction de la mer du Japon (lire encadré).
Le pays dirigé par Kim Jong-un "répète les actes de provocation à une fréquence sans précédent. Nous réitérons avec force que c'est absolument inacceptable", a dénoncé Fumio Kishida.
La Maison Blanche a quant à elle condamné "fortement" le tir, qui constitue, selon elle, "une violation éhontée de multiples résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et fait inutilement monter les tensions et risque de déstabiliser la situation sécuritaire dans la région".
Alliance de sécurité
Les Premiers ministres Fumio Kishida du Japon, Han Duck-soo de la Corée du Sud, Anthony Albanese de l'Australie, Jacinda Ardern de la Nouvelle-Zélande et Justin Trudeau du Canada, ainsi que la vice-présidente des Etats-Unis Kamala Harris, se sont réunis vendredi en marge du sommet Asie-Pacifique à Bangkok. Leur but: se consulter sur le tir du missile.
La Corée du Nord avait déjà tiré jeudi un missile balistique à courte portée, quelques heures après une mise en garde de son ministre des Affaires étrangères, qui avait promis une riposte "féroce" au renforcement de l'alliance de sécurité entre Séoul, Tokyo et Washington.
Les Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon ont intensifié ces derniers mois leurs manoeuvres militaires conjointes face aux menaces de la Corée du Nord, laquelle voit dans ces exercices des répétitions générales à une invasion de son territoire ou à un renversement du régime de Kim Jong-un.
Essai nucléaire
Au cours d'une rencontre mardi en marge du sommet du G20 à Bali, le président américain Joe Biden a tenté de convaincre son homologue chinois Xi Jinping d'intercéder auprès de la Corée du Nord pour qu'elle mette fin à l'escalade et renonce à effectuer un essai nucléaire, comme Washington et Séoul lui en prêtent l'intention.
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Le président américain, son homologue sud-coréen Yoon Suk-yeol et Fumio Kishida ont promis une réponse "forte et ferme", si Pyongyang réalisait cet essai, qui serait le premier depuis 2017 et le septième de son histoire.
ats/ami
Tirs fréquents
La Corée du Nord a procédé début novembre à une rafale sans précédent de lancements de projectiles, dont celui d'un missile qui est tombé près des eaux territoriales de la Corée du Sud pour la première fois depuis la fin de la guerre de Corée en 1953. Le président Yoon a dénoncé une "invasion territoriale de facto".
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La seule journée du 2 novembre a vu 23 tirs de missiles nord-coréens, soit plus que pendant toute l'année 2017, quand le dirigeant Kim Jong-un et le président américain de l'époque Donald Trump échangeaient des menaces de guerre nucléaire.
Le 3 novembre, la Corée du Nord avait lancé un ICBM, mais ce tir avait apparemment échoué, selon Séoul et Tokyo. Le pays avait rompu en mars dernier un moratoire qu'il s'était auto-imposé en 2017 sur les lancements de ce type de missiles à longue portée.
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Lancements interdits
En septembre et octobre, Pyongyang avait déjà effectué une copieuse série de tirs, dont celui d'un missile balistique à moyenne portée qui avait survolé le Japon pour la première fois depuis cinq ans.
Pyongyang a justifié sa démonstration de force de novembre par l'attitude "agressive et provocatrice" de Séoul et Washington, qui menaient au même moment les plus grandes manoeuvres aériennes jamais réalisées jusque-là entre eux, avec notamment des avions furtifs et des bombardiers stratégiques.
Les analystes estiment que la Corée du Nord, qui en vertu de résolutions de l'ONU n'a pas le droit de lancer des missiles balistiques, s'est enhardie face à la probabilité d'échapper à toute nouvelle sanction de l'ONU, en raison des divisions au Conseil de sécurité, où la Chine et la Russie bloquent toute tentative américaine en ce sens.
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