On ignore encore les causes exactes du sinistre survenu jeudi en soirée dans un immeuble de Jabaliya, au nord de la bande de Gaza. Les autorités du Hamas, le mouvement au pouvoir, ont cependant affirmé que du carburant était stocké dans cette bâtisse de trois étages.
"Au moins 20 corps de personnes brûlées ont été transférés à l'hôpital" de Jabaliya, a déclaré Salah Abou Leila, directeur de l'établissement. Un nombre indéterminé de personnes ont été blessées.
Selon lui, au moins 7 enfants figurent parmi les morts et les services de secours à Gaza ont fait état de 21 morts dans le sinistre.
Des colonnes de fumée s'échappaient du bâtiment en béton, devant une foule rassemblée dans la rue. Les pompiers ont réussi ensuite à maîtriser l'incendie, a précisé le Hamas, mais ils ont mis plus d'une heure.
Journée de deuil national
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a décrété une journée de "deuil national" pour les victimes de l'incendie, déplorant une "tragédie nationale", selon son porte-parole.
L'Autorité palestinienne est basée en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
Elle a demandé aux autorités israéliennes d'ouvrir le passage d'Erez afin de pouvoir soigner, si nécessaire, des blessés hors de la bande de Gaza, une enclave soumise à un blocus israélien depuis plus de 15 ans, a indiqué un responsable, Hussein al-Cheikh.
Une porte-parole du COGAT, l'organe du ministère israélien de la Défense qui supervise les activités civiles dans les Territoires palestiniens, a déclaré à qu'Israël offrirait "si besoin, toute aide nécessaire par le passage d'Erez".
Sur Twitter, le ministre de la Défense israélien Benny Gantz a affirmé que l'Etat d'Israël "exprime sa profonde tristesse face au terrible drame à Gaza". "Israël est prêt à aider les habitants qui ont été blessés", a-t-il ajouté.
apf/doe
Camp de réfugiés surpeuplé
Jabaliya est un camp de réfugiés mais comme beaucoup de ces camps palestiniens, il comprend depuis des années des immeubles et bâtiments et ressemble à une localité.
Contrôlée par les islamistes du Hamas depuis 2007, la bande de Gaza, micro-territoire peuplé de quelque 2,3 millions de Palestiniens, a une économie exsangue.
L'approvisionnement en électricité étant rare dans l'enclave palestinienne, les incendies domestiques sont fréquents, car les habitants recherchent des sources alternatives pour faire la cuisine et s'éclairer, y compris les lampes à pétrole.
Cette année, Gaza a reçu en moyenne 12 heures d'électricité par jour, contre seulement sept heures il y a cinq ans, selon les données des Nations unies. De nouveaux dangers menacent encore en hiver lorsque des habitants brûlent du charbon pour se chauffer.