De nombreuses villes chinoises se débattent actuellement avec des foyers agressifs. La situation se tend à Pékin, qui a enregistré les trois premiers décès liés au Covid en plus de six mois. La capitale a décrété la fermeture de nombreuses écoles et les habitants des principaux districts ont été invités à rester à la maison. De nombreuses zones résidentielles ont été bouclées.
Au sud du pays, Canton tourne au ralenti, paralysée depuis des semaines. Les autorités ont été contraintes de sceller des districts supplémentaires le week-end dernier. Ailleurs à travers le pays, des immeubles et des quartiers d'habitation continuent d'être fermés.
La Chine assiste à l'une des pires recrudescences des infections au niveau national, avec 27'000 nouveaux cas ce dimanche. Une première depuis le printemps et le confinement géant de plus de deux mois de la mégapole de Shanghai.
Mesures rapidement réintroduites
Les allègements décrétés par le gouvernement central il y a plus d'une semaine sont appliqués de manière aléatoire selon les régions et font l'objet de scepticisme.
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Certaines localités, comme Shijizhuang, la capitale du Henan, avaient dans un premier temps tenté de suivre les nouvelles règles en réduisant le traçage et les dépistages.
La ville est depuis revenue sur sa décision, annonçant un quasi-confinement et une intensification des contrôles ces prochains jours. Face au variant Omicron, alléger le dispositif sanitaire s'avère compliqué.
Volonté d'éradiquer le virus
Le pouvoir campe sur sa politique "zéro-Covid". En effet, les autorités ne transigent pas: il est toujours hors de question de vivre avec le virus. Il faut continuer d'identifier et d'isoler efficacement les cas qui surgissent, martèlent les médias officiels. "Les mesures d'optimisation annoncées récemment sont destinées à réduire l'impact du zéro-Covid sur l'économie et la société. Elles ne signifient en aucun cas la fin des confinements", a par exemple clarifié dimanche le Quotidien du Peuple.
Si beaucoup appellent un allègement réel de la stratégie sanitaire gouvernement, celui-ci craint une montée en flèche des décès en cas de réouverture.
Le Parti communiste souligne régulièrement le faible nombre de décès en Chine en comparaison internationale. Officiellement, le Covid y a fait un peu plus de 5200 morts, loin du million de victimes du côté américain.
Une population vulnérable
Trois ans après l'introduction des premières mesures de contrôle et la fermeture des frontières, la population chinoise reste relativement vulnérable sur le plan immunitaire.
Peu exposés au virus, ses membres les plus fragiles demeurent insuffisamment vaccinés. Seule près de la moitié des individus de 80 ans et plus ont reçu deux piqûres. Moins de 20% d'entre eux ont reçu une dose de rappel. Quant aux 60-70 ans, ils sont moins de 60% à être pleinement vaccinés.
Relativement timides jusqu'à présent, les campagnes d'immunisation n'ont jamais été au centre de la politique sanitaire chinoise. Les autorités continuent de mettent l'accent sur les mesures d'éradication, semant le doute sur la stratégie de réouverture de Pékin.
Des doutes subsistent également au sujet de l'efficacité des vaccins chinois – les seuls autorisés dans le pays. Les deux principaux produits de Sinovac et Sinopharm confèrent un faible niveau de protection contre le variant Omicron, même après deux doses.
Sujet radio: Michael Peuker
Adaptation web: ami