C'est une femme en robe et diadème, portant dans ses bras un petit cervidé (une biche? un faon?), dont la tête repose sur son épaule. Une statuette de pierre haute de trente-et-un centimètres et vieille de plus de 2000 ans.
Datée du VIe siècle av. J-C., la statuette pourrait bien représenter la silhouette d'Artémis. Parce que la déesse de la chasse et protectrice des jeunes femmes a pour animal totem une biche, et parce que l'objet compte parmi les 700 trésors exhumés du sanctuaire d'Artémis Amarysia, sur l'île grecque d'Eubée.
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Un mystère entier
Des archéologues grecs et de l'Ecole suisse d'archéologie en Grèce, ainsi que des historiens, des restaurateurs et des topographes tentent de percer les mystères de la statuette.
L'émotion est palpable parmi les experts, car c'est la première fois en soixante ans de fouilles helvétiques qu'une statue intacte a été retrouvée dans son contexte, et de surcroît dans un temple archaïque grec.
Continuer à creuser
Ces deux dernières années, les fouilles sur ce temple d'Amarynthos se sont intensifiées. Les archéologues cherchent depuis près de vingt ans la représentation de la déesse Artémis.
"Je pense qu'il s'agit d'une miniature de la grande statue: celle qui va éclairer notre civilisation, nous aider à comprendre nos croyances. Je suis persuadée que nous sommes près du but, il faut creuser encore", s'enthousiasme la directrice du Service archéologique de l'île d'Eubée Angeliki Simosi, mercredi dans le 19h30 de la RTS.
Les archéologues suisses comptent doubler le chantier de fouilles, et pourquoi pas, l'étendre à près d'un hectare, sur la côte de l'île.
Alexia Kefalas et Haris Katsigiannis/vajo