Un accord met fin à la querelle sur les plaques minéralogiques entre le Kosovo et la Serbie
Les deux pays vont désormais se pencher sur la proposition de l'UE concernant les moyens de normaliser leurs relations, a-t-il précisé sur Twitter.
Le différend concerne 10'000 membres de la minorité serbe du Kosovo dont les véhicules sont munis de plaques émises par la Serbie. Le Premier ministre kosovar Albin Kurti a décrété qu'elles devaient être remplacées par étapes d'ici à avril par des plaques de la République du Kosovo et il entendait imposer des amendes de 150 euros aux contrevenants.
Intenses pressions
Soumis à d'intenses pressions internationales et accusé par l'UE d'être responsable du blocage, Albin Kurti a annoncé dans la nuit de lundi à mardi avoir reporté de 48 heures à la demande de Washington cette décision. Belgrade "va cesser de délivrer des plaques d'immatriculation serbes portant des dénominations de villes kosovares et le Kosovo va cesser toute activité pour les remplacer", a ajouté Josep Borrell. Il invitera "dans les prochains jours les deux parties pour examiner les pas à venir".
L'accord intervient après l'échec des négociations de lundi entre le président serbe Aleksandar Vucic et Albin Kurti. Mercredi après-midi, plusieurs centaines de femmes serbes ont manifesté à Mitrovica, ville ethniquement divisée du nord du Kosovo, pour dénoncer les décisions du gouvernement de Pristina, notamment sur les plaques minéralogiques, vues comme une "ghettoïsation" de la minorité serbe.
Les manifestantes ont à ce propos accusé Albin Kurti de faire régner la "terreur" et d'infliger un "traitement inhumain". Certaines brandissaient des pancartes sur lesquelles il était écrit "des femmes unies pour libérer le ghetto" et "ce n'est pas un caprice, je veux la paix".
Démissions en masse
Le différend sur les plaques a provoqué l'ire des Serbes du Kosovo qui ont démissionné en masse des institutions kosovares. Des centaines de policiers, juges, procureurs et autres fonctionnaires ont quitté leur poste, provoquant un effondrement de l'Etat de droit qui fait redouter un redoublement des tensions.
La ville de Mitrovica est restée divisée entre le nord en majorité serbe et le sud en majorité albanaise après la guerre entre forces serbes et rebelles albanais (1998-99). Belgrade refuse de reconnaître l'indépendance proclamée en 2008 par le Kosovo. La minorité serbe du Kosovo, qui compte au total environ 120'000 membres, refuse sa loyauté à Pristina avec les encouragements de Belgrade.
agences/br