Au Qatar, les supporters suisses veulent désormais s'enflammer pour leur équipe

Oublier un peu les polémiques et se concentrer sur le football, telle est désormais l'ambition de l'attaquant suisse Breel Embolo, interrogé jeudi dans La Matinale, avant le premier match de la Suisse contre le Cameroun (victoire 1-0): "C'est une Coupe du monde un peu spéciale, avec beaucoup de choses autour, mais maintenant on essaie de faire notre job, de rendre de la joie à ceux qui nous suivent."

>> L'interview de Breel Embolo dans La Matinale :

Keystone - Laurent Gillieron

Pour les supporters aussi, il s'agit de profiter du moment présent. "L'état d'esprit est bon, même si c'est le Qatar. On va essayer d'oublier le reste pour se concentrer sur la partie sportive", a témoigné un fan helvétique avant la rencontre.

Y aller ou pas, le choix était délicat pour les fans. Quelque 1500 Suisses ont finalement choisi de se rendre sur place. "Il faut être motivés, mais on adore l'équipe suisse et ça se mérite", a confié l'un d'eux cette semaine dans le 12h30. "Beaucoup de gens aimeraient qu'on boycotte, mais on est au bas de l'échelle. Je respecte ceux qui boycottent, mais j'aimerais qu'ils respectent aussi le fait qu'on est des vrais supporters et qu'on a envie de s'y rendre", a ajouté un autre.

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Roger Albrecht - Imago

De nombreux Suisses ont renoncé

De fait, les Helvètes sont moins nombreux au Qatar que lors des dernières Coupes du monde. Beaucoup ont renoncé à voyager, pour des raisons éthique ou pour des raisons pratiques. Les polémiques sur l'impact environnemental d'un Mondial en plein désert et sur les droits humains dans ce pays ont contribué à ces renoncements.

D'autres ont abandonné pour des questions organisationnelles: le voyage peut être très long, jusqu'à 24 heures si on évite les trajets directs en avion, beaucoup plus chers. Les conditions d'hébergement et la vie sur place ont aussi joué un rôle.

L'un des supporters emblématiques de la Nati, Luca Loutenbach, a ainsi décidé de ne pas faire le déplacement. La star des réseaux sociaux de l'Euro 2021 avait expliqué sa décision récemment dans le 19h30, parlant d'un "crève-coeur": "Mon choix a été mûrement réfléchi, dès l'attribution de la Coupe du monde en 2017. J'ai trouvé cette candidature complètement absurde sous tous les aspects."

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Une ferveur pas aussi forte

Sur place, de l'avis des supporters, l'ambiance est plutôt bonne vu les circonstances. Il est toutefois étrange de parcourir des kilomètres en plein désert pour découvrir un énorme stade flambant neuf au milieu de nulle part.

Et la ferveur habituelle n'est pas aussi forte. La vague orange de Néerlandais n'était pas de la partie avant le premier match des Pays-Bas. De nombreux Argentins étaient en revanche présents, mais point de rouge vif dans le stade Al-Janoub à Al-Wakrah, qui a accueilli ce Suisse-Cameroun, qui n'était d'ailleurs de loin pas plein.

Dans les stades aussi, la perception des premiers matches est aussi en demi-teinte. Si certains fans font du bruit par moment, un calme inhabituel règne la plupart du temps, cela s'est encore vérifié lors du premier match de la Nati. Et les stades sont de loin pas pleins. Nombre de spectateurs désertent aussi les gradins avant la fin des rencontres, notamment lors du match Qatar-Equateur. Et le joueur français Ousmane Dembélé de résumer cet état d'esprit après la victoire de son équipe contre l'Australie: l'ambiance au Qatar, "c'est pas le Vélodrome", en référence au célèbre stade de Marseille.

Reste une certaine excitation pour les supporters présents sur place, celle d'avoir le privilège de vivre une Coupe du monde. Mais également le sentiment bizarre et ambivalent d'assister à quelque chose d'extraordinaire tout en étant le témoin de quelque chose qui n'aurait peut-être pas dû exister.

Des fans zones qui ne font pas le plein

En Suisse, cette rencontre disputée à 11h du matin a aussi peiné à déchaîner les passions, d'autant plus que le mois de novembre n'est pas habituel pour le Mondial. Les audiences télévisées sont toutefois plutôt bonnes pour le moment.

Les rares fans zones qui ont ouvert en Suisse peinent d'ailleurs à faire le plein. Celle de Zurich a même déjà fermé ses portes.

>> Le sujet du 19h30 sur les fans zones en Suisse :

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boi