Pour son premier évènement officiel depuis les élections du 30 octobre, Jair Bolsonaro, ancien capitaine de l'armée, a présidé une cérémonie de remise de diplômes à l'Académie militaire d'Agulhas Negras à Resende, dans l'état de Rio de Janeiro.
Vêtu d'un costume et d'une cravate sombres, le visage visiblement accablé, le chef de l'Etat est resté debout aux côtés du vice-président Hamilton Mourao, et du ministre brésilien de la Défense, Paulo Sergio Nogueira, tous deux des généraux.
Mais celui qui doit quitter le pouvoir le 31 décembre prochain à minuit n'a eu aucun mot pour les quelque 400 aspirants officiers et autres personnes présentes au quartier général militaire.
Reclus dans sa résidence présidentielle
Depuis sa défaite électorale qu'il ne reconnaît pas face au candidat de la gauche Luiz Inacio Lula da Silva, il y a presque un mois, Jair Bolsonaro est resté pratiquement reclus dans sa résidence officielle de l'Alvorada à Brasilia. Son agenda allégé n'est ponctué que par une poignée seulement de réunions avec des ministres et alliés.
Ses comptes sociaux, sur lesquels il était hyperactif pendant sa présidence, sont restés presque un mois inactifs.
Trois jours après le second tour de l'élection, le président brésilien était apparu dans une vidéo pour demander à ses sympathisants de "débloquer" les routes occupées pour protester contre le résultat du scrutin. Depuis, il ne s'est pas exprimé publiquement. Il n'a pas non plus assisté à la réunion du G20 à Bali.
Conseillers et alliés de Jair Bolsonaro ont donné différentes explications concernant ses absences, évoquant tout à tour une supposée "tristesse" après sa déroute dans les urnes ou une infection bactérienne de la peau d'une de ses jambes.
afp/oang
Encore des blocages de routes et protestations
Des groupes de sympathisants de Jair Bolsonaro continuent à bloquer des routes et à manifester devant des casernes de différentes villes du Brésil, demandant une intervention militaire contre le résultat issu des urnes.
Le mouvement de colère né de la défaite de leur candidat le 30 octobre s'était peu à peu liquéfié, confronté aux interventions de la Police routière fédérale (PRF) et aux lourdes amendes infligées par le président du Tribunal électoral fédéral Alexandre de Moraes.
Mais le mouvement est reparti il y a une semaine, notamment dans l'Etat de Rondônia (nord du pays). Au total, depuis l'élection, plus de 1550 barrages organisés par les manifestants ont dû être levés par des interventions de la PRF.
Le parti politique du président sortant , le Parti libéral (PL), a écopé par ailleurs cette semaine d'une amende salée de la part de l'autorité électorale. Il avait demandé mardi la révision du résultat de l'élection présidentielle.
>> Lire : Le parti du perdant Jair Bolsonaro écope d'une lourde amende au Brésil
Le chef de la police routière dans le collimateur
Le chef de la Police routière fédérale est sous enquête dans le cadre de l'élection présidentielle. Il est soupçonné d'avoir fait campagne pour Jair Bolsonaro durant les mois précédant le scrutin.
Il est aussi accusé d'être à l'origine des contrôles organisés le jour du second tour par la police routière afin de ralentir les électeurs de Lula, voire de les empêcher d'aller voter.
Le Ministère public fédéral a demandé vendredi la mise à pied "immédiate" de Silvinei Vasques, pour une durée de trois mois. Mais la demande a été rejetée provisoirement par un juge de première instance.