Lanadiamanter, probablement ce nom n’éveille aucune question. C’est un compte Facebook créé le 8 janvier 2020 qui vend des diamants en ligne. "Tous les diamants sont disponibles pour vous [...] tous vos rêves se trouvent à Diamville", lit-on sur le premier post. Les photos et les différents posts sur ce profil montrent des pierres précieuses sans en souligner leur origine. Et si ces diamants avaient une origine illicite, ou douteuse?
L’enquête de l’European Investigative Collaboration (EIC), du collectif All Eyes on Wagner et du Dossier Center révèle que derrière ce compte de médias sociaux se trouve à l'autre bout de la chaîne des mercenaires russes de Wagner et que leurs diamants sont en vente en ligne. Alors que l’intérêt de Wagner pour les minerais est avéré et partiellement documenté, c’est la première fois qu’une entreprise chargée de vendre et d’exporter ces pierres précieuses est reliée à la galaxie Prigojine grâce à de nombreux faits et documents, et qu’une partie de ses méthodes sont détaillées par des sources locales qui ont accepté de prendre la parole en dépit de risques très importants pour leur sécurité.
En juin 2020, dans une interview accordée à Sputnik, le média russe, Léopold Mboli Fatran, le ministre des Mines centrafricain, mentionne Diamville: "Deux sociétés russes ont désormais des permis dans le domaine des mines. Lobaye Invest pour la recherche minière dans la Lobaye et la nouvelle société du nom Diamville qui détient un permis d'achat de diamant pour import-export". D'après le registre du commerce de la Centrafrique (RCA), Diamville est créée en mars 2019 et est domiciliée à côté de l'Université de Bangui. Son directeur est un ressortissant centrafricain.
Russie, Centrafrique, diamants, Lobaye, autant de mots clefs qui font penser aux mercenaires de Wagner. Présents en Ukraine, au Mali, au Soudan, ces hommes sont accusés de viols, meurtres et tortures. Ils sont sous les ordres d’Evgueni Prigojine, surnommé le Cuisinier de Poutine en raison de ses premières activités commerciales au Kremlin. Prigojine est surtout un oligarque proche du président Vladimir Poutine. Derrière cette troupe de mercenaires, il y a un ensemble de sociétés qui financent des armes mais aussi les caisses du silovarque. La RTS avec l’EIC et All Eyes on Wagner avaient détaillé en juillet le cas de Bois Rouge.
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Encore une entreprise "Made in Wagner"
L’email laissé dans les données du registre du commerce mène au compte Facebook de Diamville où une gemmologue, Svetlana Troitskaia, se présente comme la représentante de la société et se met régulièrement en scène avec les diamants qu'elle souhaite vendre. D'après son parcours, elle est gemmologue expérimentée, titulaire d'un diplôme d'ingénieure. Sur son profil LinkedIn, Svetlana Troitskaia dit avoir travaillé sur un projet commercial russo-africain de 2018 à 2020: ventes, stratégie, certifications. Cet emploi la relie à la galaxie Prigojine.
Sur la base des documents partagés et vérifiés par le Dossier Center – une ONG financée par l’opposant russe Mikhaïl Khodorkovski –, Svetlana Troitskaia est embauchée en août 2018 par Service K Ltd, une société de Saint-Pétersbourg.
Une seconde femme active dans cette structure est la représentante de Service K. Elle n'est pas étrangère au réseau d'entreprises d'Evgueni Prigojine. D'après les données obtenues par le Dossier Center, et vérifiées par l’EIC et All eyes on Wagner, elle est également représentante de Mercury LLC, qui possède aujourd'hui des permis d'exploitation de pétrole et de gaz en Syrie. Toujours selon les documents consultés, la représentante de Service K jouerait également un rôle de ressources humaines au sein de la galaxie de sociétés opérationnelles liées à Wagner. Elle serait chargée des ressources humaines dans plusieurs entreprises affiliées à Evgueni Prigojine.
Surtout et enfin, le nom de la gemmologue Svetlana Troitskaia apparaît également dans un document comptable obtenu et vérifié par le Dossier Center, document provenant de M Finance, daté d’octobre 2018. Cette société, encore basée à Saint Pétersbourg, est placée sous sanctions du Trésor américain en septembre 2020 en raison de ses liens avec Evgueni Prigojine et avec le groupe Wagner. Ce document confirme que la vendeuse de diamants sur Facebook est employée en tant qu'évaluatrice par Service K et est basée en RCA pendant tout le mois.
Ces dates et ces faits sont cohérents avec un autre document concernant la gemmologue: sur la base de billets d'avion détenus et vérifiés par le Dossier Center, Svetlana Troitskaia atterrit à Bangui le 14 septembre 2018. Elle apparaît sur une photo apparemment prise dans la sous-préfecture de Mbaïki en compagnie de personnalités de Wagner: Dimitri Sytyi, chargé des affaires d'Afrique centrale pour la Compagnie, et Evgueni Kopot, conseiller politique. La ville de Mbaïki est située dans la préfecture de la Lobaye, une région où sont implantées plusieurs entreprises de la galaxie wagnérienne, comme Bois Rouge par exemple. Le "directeur" officiel de Diamville, selon le registre du commerce de la RCA, semble être l'un des chauffeurs de Dimitri Sytyi d'après les informations de télécommunication transmises à l’EIC par l’ONG Dossier Center.
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Pourquoi passer par ce montage complexe de sociétés – Diamville, Service K, M Finance – pour faire travailler la gemmologue? Sollicités, ni Diamville, ni Svetlana Troitskaia, ni Dimitri Sytyi, ni Evgueni Prigojine n’ont répondu à ces questions.
Les diamants d'Afrique centrale
Les diamants en Centrafrique ont toujours fait l’objet d'enquêtes et de scandales. Comment oublier l’affaire qui avait défrayé la chronique à la fin des années 1970 voyant exposer Valéry Giscard d’Estaing et Jean-Bedel Bokassa? Plus récemment, l’instabilité politique et les nombreux coups d'État ont fragilisé l’industrie minière du cœur de l’Afrique. Bangui se voit ainsi interdite d'exportation de diamants entre 2013 et 2015 pour freiner les violences des groupes armés pour contrôler les mines.
Depuis 2015, seules les pierres provenant de quelques villes et mines peuvent être exportées par le biais de sociétés d'exportation autorisées et suivant le processus de Kimberley. Accord international entre Etats, professionnels du diamant et organisations de la société civile mis en place en 2003 afin de lutter contre le commerce de minerais de sang, cet outil réglementaire permet de certifier que les diamants bruts exportés d'un pays participant sont supposés "sans conflit".
Diamville figure dans un rapport de l'USAID de cet été. Elle est listée comme l'un des quatre principaux exportateurs de diamants de la RCA. Le secrétariat permanent du processus de Kimberley à Bangui a compté 43’562 carats exportés de janvier à juin 2022, soit 42% des 103’647 carats exportés en 2021. À ce jour, le diamant exporté en 2022 est évalué à environ 3,37 milliards de francs CFA (5 millions de francs suisses).
CCO, Badica, Dunta et Diamville sont les quatre principaux exportateurs entre janvier et juin 2022. Selon le ministère des Mines, 80% des diamants sont de qualité gemme, c'est-à-dire de pureté et de clarté certifiées. La qualité de ces pierres place le pays au cinquième rang mondial. En 2010, les exportations de diamants représentaient 11% des revenus du pays, 10 ans plus tard ce chiffre est proche de 1%.
Malgré la mise en place du processus de Kimberley, cette richesse n'a pas profité aux Centrafricains. Selon le secrétariat du processus de Kimberley et la Banque mondiale, une partie des revenus miniers de la dernière décennie a financé des groupes rebelles et au moins 30 % des diamants récoltés quittent illégalement la République centrafricaine. Depuis que Faustin Archange Touadéra a pris le pouvoir, la production de diamants n'a pas atteint les niveaux de 2012.
Zones rouges, corruption et possibles violations des droits humains
Reste une question: d’où viennent précisément les diamants vendus par Diamville, et dans quelles conditions ont-ils été extraits? Le processus de Kimberley liste les régions de Centrafrique où le diamant est supposé pouvoir être exploité sans risque de contribuer à financer la guerre – huit sous-préfectures au total, situées à l’ouest du pays, relativement épargné par les combats.
Ces diamants viennent-ils de ces zones vertes, ou possiblement de zones rouges? Ont-ils été produits par Lobaye Invest, autre société liée à Wagner, active dans le pays, qui serait aujourd’hui dirigée par Dimitri Sytyi – le cadre de Wagner pris en photo avec la gemmologue Svetlana Troitskaia? Selon des permis d’exploitation consultables en ligne, Lobaye Invest a reçu l'autorisation d'exploiter des diamants et de l'or dans cinq localités, dont quatre sont situées dans ces "zones rouges" selon le processus de Kimberley: Bangassou, Ouadda, Bria et Sam-Ouandja. Ces permis, accordés en avril et juin 2018, sont octroyés pour une période de trois ans renouvelables.
La société est connue pour sa proximité avec le groupe Wagner. Evgueni Khodotov, ancien officier de police de Saint-Pétersbourg, gère les sociétés M-Finance et Lobaye Invest pour le compte du maître de la marque Wagner. Il est inscrit sur les documents officiels centrafricains en tant que directeur-gérant. Son nom apparaît entre autres dans un arrêté signé par le ministre des Mines le 25 juillet 2018.
La page Facebook Lanadiamanter ne précise pas la provenance des marchandises qu’elle propose. Un message laissé sur Instagram par Svetlana Troitskaia le 11 septembre 2020 suggère qu’ils viennent bien de Centrafrique: "Nous sommes prêts à vous offrir un contrat exclusif pour des pierres brutes provenant du cœur de l'Afrique!" peut-on y lire, dans un post vantant la vente directe.
Les Russes sont sur toute l’étendue du territoire, surtout dans les zones minières. Là où ils contrôlent militairement, ils exploitent. Et là où ils ne contrôlent pas militairement, ils passent quand même de temps en temps, prennent ce que les gens ont [comme minerais], et les tuentUn ancien directeur d’un bureau d’import-export
Pour en savoir plus, il faut se tourner vers d’autres acteurs du secteur. Mediapart, membre de l’EIC, a interrogé quatre professionnels travaillant ou ayant travaillé en Centrafrique ces dernières années: un dirigeant et un ex-dirigeant de bureaux d’import/export d’or et diamant, un employé d’entreprise minière opérant en Centrafrique et un collecteur (personne qui achète les pierres précieuses directement aux mineurs pour les revendre à des bureaux d’export). Ils ont souhaité s’exprimer anonymement en raison des risques pour leur sécurité. Tous confirment le lien entre Diamville et Wagner. Ils assurent également que Diamville opère dans des zones non autorisées par le processus de Kimberley, le plus souvent via des pratiques hors-la-loi.
"Nous, [acteurs] du secteur [du diamant], on sait que c’est le produit des pillages et autres qui passent par eux [Diamville]. Les produits qu’ils prennent de force chez les gens[liés à Wagner], chez les pauvres collecteurs et les pauvres artisans", assure le directeur d’un bureau d’import/export. "Partout où il y a les mines et les creuseurs, ces gens sont là, armés. Quand quelqu’un [un mineur] tombe sur quelque chose de bien, ils vont voir cette personne… Il y a même eu des assassinats comme ça, pour prendre la marchandise d’autrui".
"Les Russes sont sur toute l’étendue du territoire, surtout dans les zones minières. Là où ils contrôlent militairement, ils exploitent. Et là où ils ne contrôlent pas militairement, ils passent quand même de temps en temps, prennent ce que les gens ont [comme minerais], et les tuent", assure un second interlocuteur, ancien directeur d’un bureau d’import-export.
Interrogés sur de telles accusations, ni le ministère des Mines de la RCA, par le biais de son Bureau d'évaluation et de contrôle de diamant et or, ni la société Diamville, ni la gemmologue Svetlana Troitskaia n’ont souhaité nous répondre.
Parfois, les gens préfèrent garder leur fauteuil plutôt que de dire la véritéUn fonctionnaire centrafricain
Selon ces sources, Diamville pourrait récupérer les diamants qu’elle exporte grâce à deux autres filons. Le premier est celui des saisies de la brigade minière, aussi appelée "Unité spéciale anti-fraude" du ministère des Mines. Par le passé, cette brigade mettait aux enchères le fruit de ses saisies, qui pouvait être acquis par n’importe quel bureau d’import-export. Deux sources soupçonnent qu’aujourd’hui le fruit de ces saisies soit désormais réservé à Diamville. Interrogé sur la fin de ces mises aux enchères, le ministère des Mines n’a pas non plus souhaité répondre.
Pour s’assurer d’importantes quantités de diamants, la société aurait également étendu son influence sur les collecteurs. "La majorité des collecteurs indépendants sont financés par les Russes. Ils les préfinancent, et [en contrepartie] ils revendent à Diamville. Aujourd’hui, un collecteur indépendant ne peut pas travailler s’il ne travaille pas avec Wagner" assure l’ancien directeur de bureau d’export, qui estime le montant du "préfinancement" versé par Diamville "entre 80’000 euros et 200’000 euros" par personne.
Nos quatre sources assurent enfin que les autorités centrafricaines n’exercent plus aucun contrôle sur les activités de leurs alliés russes dans le domaine minier. L’un d’eux rapporte la mésaventure d’employés du ministère des Mines qui auraient voulu aller inspecter, en mai dernier, la mine d’or de Ndassima, récemment tombée dans l’escarcelle russe: "chassés comme des malfrats" et "menacés", "à deux reprises".
"Le ministre risque de ne pas vous répondre parce que cette société là [Diamville], c’est particulier… C’est problématique. Et parfois, les gens préfèrent garder leur fauteuil plutôt que de dire la vérité", nous confie un fonctionnaire centrafricain travaillant dans un ministère sollicité dans le cadre de cette enquête.
Les diamants Wagner envoyés en Europe
Les chiffres officiels d’exportation de diamants depuis la Centrafrique – que les autorités de Bangui n’ont pas souhaité communiquer mais obtenus par d’autres sources – recensent au total, entre octobre 2019 et juin 2022, un total de 996,56 carats exportés par Diamville à l’étranger.
Un chiffre "très très faible", qui représente probablement la partie émergée des activités de l'entreprise, estime l’ancien directeur de bureau d’export. "C’est très très peu, vu le nombre de collecteurs et d’artisans qu’ils ont sur le terrain. Dans le milieu, tout le monde sait qu’ils sont présents sur tout le territoire" juge-t-il. "En trois semaines, un collecteur peut mettre 2000 carats sur le marché. Normalement, face à un bureau d’achat qui exporte si peu, le ministère des Mines doit réagir, poser des questions, forcément. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait?". En Centrafrique, en 2019, la contrebande de diamants est largement répandue, voire "dominante", selon le rapport de l’USAID.
Même s’ils ne révèlent potentiellement qu’une partie des activités de la société, les chiffres officiels concernant Diamville sont instructifs. Ils révèlent que, si la majorité des diamants vendus officiellement par l’entreprise le sont vers Dubaï, une partie l’a également été vers l’Europe. En octobre 2019, selon les chiffres officiels d’exportation établis par le gouvernement centrafricain, l’entreprise liée à Wagner a exporté 296 carats en Belgique.
En Suisse, selon les statistiques des douanes, le pays importe en octobre 2022 pour 200 millions de francs de diamants dont le quart vient de Belgique. Chiffre mensuel qui reste stable depuis ces dix dernières années. C’est donc définitivement du côté de Bruxelles qu’il faut se concentrer. Quels contrôles ont été effectués par les autorités de l’Union européenne (UE) afin de s’assurer que ces diamants n’étaient pas liés à des activités illégales ou de possibles violations de droits humains? Interrogée, la Commission européenne nous a renvoyés aux responsabilités des Etats membres. Les douanes belges, interrogées le 1er décembre, n'avaient pas encore répondu à l'heure où nous écrivons ces lignes.
Depuis décembre 2021, Wagner est placée sur la liste de sanctions européennes et suisses en raison des "graves violations et atteintes dans le domaine des droits de l’Homme" commises par ses employés, y compris en République centrafricaine. Il est donc, depuis cette date, interdit aux entreprises et personnes européennes de faire des affaires avec Wagner. Mais plusieurs des entreprises appartenant au groupe ne sont pas nommément citées. M Finance ou Lobaye Invest, par exemple, ne figurent pas dans la liste de sanctions européennes alors qu’elles figurent dans la liste des sanctions prises par le Trésor américain.
La destination finale de ces diamants reste encore un mystère.
[https://pages.rts.ch/emissions/geopolitis/9498591-centrafrique-la-paix-introuvable.html]
Enquête: Dimitri Zufferey
Sujet radio: Benjamin Luis
Contribution
Justine Brabant (Mediapart) a contribué à cet article réalisé dans le cadre du réseau European Investigative collaborations (EIC).
Après l’envoi de nos questions
Le compte Facebook "Lanadiamanter" est fermé par ses propriétaires le 25 novembre, quelques heures après l'envoi des questions sur les activités de Diamville à Svetlana Troitskaia, Dimitri Sytyi et Evgueni Prigojine.
Svetlana Troitskaia nous a confirmé par téléphone le 29 novembre avoir reçu une liste de questions que nous lui avions adressée par écrit le 25 novembre portant sur Diamville, ses liens avec les sociétés de la galaxie Prigojine, la provenance des diamants qu’elle vend en ligne et le fait que ces diamants aient pu être produits dans des conditions illégales et portant atteinte aux droits humains. Elle nous a répondu : "Je n’ai rien à vous dire. J’ai reçu votre message et je n’ai rien à dire. (…) Pas de commentaire (…) Pas de commentaire", avant de raccrocher.
Interrogé par Mediapart sur ses liens avec Diamville, Evgueni Prigojine, patron de Wagner, nous a répondu en faisant ce qu’il sait le mieux faire: troller. "Justine, si vous voulez des réponses à vos questions, ce n'est pas la peine de les poser de manière aussi rustre" a-t-il d’abord interpellé l'autrice de ces lignes, avant de feindre de répondre: "J'ai trouvé des détails sur la société Diamville. Elle est détenue par Emmanuel Macron par l'intermédiaire d'un homme de paille. Le racket est mené par des unités spéciales de l'Otan appelées SDFA (Steal diamonds from Africa [" voler des diamants en Afrique"]). Leur chiffre d'affaires quotidien provenant de la vente de diamants atteint 7,4 milliards de dollars. Selon les rapports, ils les emmènent à Paris tous les mercredis à 18 heures, mais nous n'avons pas encore précisé comment. La procédure est en cours".