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La politique "zéro Covid" de la Chine fait fuir de plus en plus d'expatriés

Après bientôt trois ans de restrictions Covid, les expatriés sont de plus en plus nombreux à quitter la Chine. Reportage dans la mégapole de Shanghai
Après bientôt trois ans de restrictions Covid, les expatriés sont de plus en plus nombreux à quitter la Chine. Reportage dans la mégapole de Shanghai / 19h30 / 4 min. / le 4 décembre 2022
La Chine a annoncé quelques assouplissements progressifs de sa politique "zéro Covid". Mais il faudra du temps pour que le pays abandonne son arsenal sanitaire. Après bientôt trois ans de restrictions, les expatriés sont de plus en plus nombreux à quitter le territoire.

Dans l'empire du Milieu, elles sont dans tous les coins de rues: les cabines de tests PCR font désormais partie du paysage. Pour 26 millions d'habitants et habitantes de Shanghai, s'y rendre de manière quasi quotidienne est devenu un automatisme.

Pour accéder à tous les lieux publics, un résultat négatif de moins de 48h heures est obligatoire, explique Nicolas Kowalski, expatrié français, dans le 19h30 dimanche. "J'en ai fait un le 26, le 25, le 24, etc. C'est quasiment tous les jours."

Le décalage le plus choquant, vécu par celui qui vit dans la mégapole depuis 8 ans, c'est lorsqu'il parle avec sa famille ou avec ses amis qui ne vivent pas en Chine: "Pour eux, ce n'est pas normal du tout, mais ici, c'est la routine", souligne-t-il, avant d'ironiser: "Métro, boulot, dodo et test PCR."

La peur du "cas contact"

Ces tests gratuits sont aussi un système de surveillance généralisée. Grâce aux tests et aux QR code, les autorités chinoises enregistrent chaque déplacement, explique l'expatrié français: "En réalité, on se fait tracer au cas où il y a un cas contact dans le même endroit."

Avant d'entrer dans une échoppe, Nicolas Kowalski effectue une démonstration avec son téléphone portable: "Là je scanne le QR code". Un voyant vert s'allume sur son écran, "cela signifie: je suis à cet endroit et je suis autorisé à entrer, puis à consommer".

Le risque et la pression quotidienne, c'est d'être à proximité d'un malade du Covid. Nicolas Kowalski se souvient d'un appel des autorités sanitaires: "Ils m'ont dit: Vous étiez dans cet endroit, vous êtes un cas contact. J'ai dû me rendre à l'hôtel pendant dix jours."

La vie spartiate dans les lieux de quarantaine

À Shanghai, les cas positifs et les cas contacts sont envoyés à l'isolement dans des conditions spartiates. Sur internet, des images amateurs filmées par des personnes mises en quarantaine circulent. On peut y voir des chambres spartiates équipées de lits avec un sommier en bois, mais sans aucun matelas.

Le Chypriote Dinos, parce qu'il est passé dans une zone "à risque", a été transféré au beau milieu de la nuit hors de la ville. Il témoigne: "Il y fait un froid glacial, les fenêtres étaient ouvertes, il y avait juste une climatisation pour chauffer tout l'appartement. Si ça m'arrive à nouveau, je saute dans le premier avion. Je rentrerai chez moi, pour retourner à une certaine normalité."

Le nombre d'étrangers aurait diminué de moitié

Nicolas Kowalski, son épouse Patricia et leur fille Clémentine viennent de franchir le pas. À cause de la fermeture des frontières, ils n'ont pas vu leurs familles depuis trop longtemps. Dans quatre jours, ils s'envoleront pour s'installer au Portugal, annonce Patricia :"Ça va faire trois ans, on a besoin d'être avec nos familles maintenant."

D'après la Chambre européenne en Chine, le nombre d'étrangers dans le pays aurait diminué de moitié depuis le début de la pandémie.

Mais il y a tous ceux qui ne peuvent se résoudre à partir. Depuis 13 ans, Thomas Malischewski, expatrié français, se sent chez lui à Shanghai: "Je suis immigré en Chine, ici c'est ma maison. J'ai mon appartement, je ne suis pas là de passage. Donc je ne peux pas partir comme ça du jour au lendemain, pour aller où et pour faire quoi?"

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Sujet TV: Lou Kisiela

Adapatation web: Miroslav Mares

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