Dans la capitale de la Chine, Pékin, de nombreux magasins ont rouvert dès ce week-end et les habitants peuvent à nouveau utiliser les transports en commun lundi sans devoir présenter un résultat de test PCR négatif datant de moins de 48 heures.
La même mesure est entrée en vigueur à Shanghai, où cette obligation est aussi levée pour accéder à certains lieux publics (parcs, attractions touristiques...) La mégapole financière de 25 millions d'habitants avait été durement confinée pendant plus de deux mois au printemps après l'apparition d'un foyer de cas, une mesure très impopulaire qui a aussi affecté l'économie du pays.
Nombreuses autres villes aussi concernées
Près de Shanghai, la ville de Hangzhou a annoncé mettre fin aux tests PCR à grande échelle (la norme sur la quasi-totalité du territoire), sauf pour celles et ceux qui sont en contact avec les maisons de retraite, écoles et garderies.
A Urumqi, capitale du Xinjiang où un incendie meurtrier a été le déclencheur des manifestations nationales, les supermarchés, hôtels, restaurants et stations de ski ont rouvert lundi.
A Wuhan (centre), où les premiers cas de Covid-19 avaient été détectés en décembre 2019, et dans la province du Shandong (est), les transports publics ont eux aussi cessé d'exiger des tests PCR négatifs aux passagers. A Zhengzhou (centre), les autorités ont levé l'exigence de test pour les lieux et transports publics ainsi que les bâtiments résidentiels.
Le pass sanitaire encore souvent obligatoire
La présentation d'un pass sanitaire continue toutefois d'être exigé dans de nombreux endroits et les déplacements restent difficiles entre les provinces, les voyageurs pouvant rester bloqués sur leur lieu de séjour en cas de foyer épidémique.
Il y a une semaine, la colère qui couvait depuis des mois contre la stricte politique "zéro Covid" a éclaté avec des manifestations dans une dizaine de villes chinoises, une ampleur inédite depuis les mobilisations prodémocratie de Tiananmen en 1989.
>> Lire : La protestation enfle en Chine contre les confinements anti-Covid
En vigueur depuis bientôt trois ans, cette politique a bouleversé le quotidien des habitants, avec des confinements à répétition et des tests PCR à grande échelle presque tous les jours durant 2022.
Portées notamment par les étudiants, les manifestations ont vite pris une tournure politique, certains réclamant le départ du président Xi Jinping. En réaction, les autorités ont depuis commencé à alléger les restrictions, une décision applaudie par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Grâce à la moindre létalité d'Omicron
Le président chinois lui-même a reconnu que le variant Omicron, moins mortel, "ouvre la voie à plus de souplesse dans les restrictions", selon des déclarations au président du Conseil européen Charles Michel, en visite à Pékin la semaine dernière, rapportées par un responsable européen.
Et la presse officielle, qui n'avait de cesse auparavant d'insister sur la dangerosité du Covid, a elle aussi infléchi son discours. Le média économique chinois Yicai a cité dimanche un expert en santé soulignant que "la plupart des personnes infectées sont asymptomatiques (...) et le taux de mortalité est très bas".
Trouver l'équilibre entre santé et économie
Mais alors que l'économie chinoise devrait avoir enregistré cette année l'une de ses pires croissances en quatre décennies, sortir du "zéro Covid" est une opération délicate. "Trouver un équilibre entre mesures de contrôle du Covid-19 et croissance économique est redevenu une question centrale", selon l'économiste Wang Zhe, qui commentait lundi les mauvais chiffres de l'activité dans les services.
Le nombre de cas de Covid était en baisse lundi en Chine, à 29'724, majoritairement asymptomatiques, un chiffre infime par rapport à la population d'1,4 milliard d'habitants.
afp/oang
Rebond immédiat à la Bourse de Hong Kong
La Bourse de Hong Kong bondissait de plus de 3% dans les premiers échanges lundi, encouragée par les assouplissements initiés par les autorités chinoises.
L'indice Hang Seng gagnait en matinée 668,45 points (+3,58%) à 19'343,80 points.
En Chine continentale, l'indice composite de la Bourse de Shanghai augmentait de 42,67 points (+1,35%) à 3198,81 points et celui de Shenzhen 17,31 points (+0,85%) à 2061,92 points.