"Je n'ai jamais corrompu qui que ce soit", a affirmé lundi l'ancien président Nicolas Sarkozy, à l'ouverture du procès en appel de l'affaire des "écoutes", dans laquelle il est rejugé avec son avocat historique Thierry Herzog et l'ex-magistrat Gilbert Azibert.
La justice reproche à Nicolas Sarkozy d'avoir promis en 2014, alors qu'il n'était plus président, d'aider Gilbert Azibert, à l'époque juge à la cour de cassation, à obtenir un poste honorifique à Monaco.
En échange, Gilbert Azibert devait fournir à Nicolas Sarkozy des informations confidentielles sur une procédure qu’il avait intentée auprès de la cour de cassation.
Pacte de corruption
Nicolas Sarkozy voulait faire annuler la saisie par la justice de ses agendas présidentiels dans le cadre d'une enquête sur des versements illégaux qu'il était soupçonné d'avoir reçus de Liliane Bettencourt, héritière de L'Oréal, pour le financement de sa campagne électorale de 2007, affaire dans laquelle il a finalement bénéficié d'un non-lieu.
Nicolas Sarkozy n'a pas obtenu gain de cause devant la cour de cassation et Gilbert Azibert n'a pas été nommé à Monaco. Mais la présidente de la 32e chambre correctionnelle de Paris avait estimé en 2021 qu'un "faisceau d'indices graves et concordants" permettait d'établir un "pacte de corruption".
La condamnation en première instance prévoyait un possible aménagement de l'année de prison ferme en port d'un bracelet électronique. Elle était suspendue à la décision en appel.
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Je suis un ancien président de la République
"Je suis ancien président de la République, je n'ai jamais corrompu qui que ce soit et admettons que c'est une corruption étrange, sans argent, pas un centime pour personne, sans avantage, pas un avantage pour personne et sans victime, puisque personne n'a été lésé", a-t-il déclaré d'une voix forte, dans une salle d'audience bondée.
Le procès en appel, qui doit durer jusqu'au 16 décembre, portera à la fois sur le jugement et sur la peine. Nicolas Sarkozy est le premier président de la Ve République à écoper d'une peine de prison ferme, Jacques Chirac, qui avait aussi été condamné pour corruption en 2011, n'ayant écopé que d'une peine de prison avec sursis.
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agences/miro