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Un sommet UE-Balkans à Tirana pour resserrer les liens face à Moscou

Sommet UE-Balkans à Tirana pour resserrer les liens face à Moscou. [AFP - Olsi Shehu]
Réunion à Tirana entre l'UE et plusieurs pays des Balkans pour resserrer les liens / La Matinale / 1 min. / le 6 décembre 2022
Les Vingt-Sept de l'UE se réunissent mardi en sommet à Tirana avec les dirigeants de six pays des Balkans occidentaux afin de revigorer un partenariat jugé encore plus essentiel dans le contexte de la guerre de la Russie contre l'Ukraine.

La politique d'élargissement est revenue en haut de l'agenda ces derniers mois, a souligné vendredi à Belgrade le commissaire européen Oliver Varhelyi, appelant l'UE à "garder cet élan" et "être à la hauteur des attentes".

Pour Lukas Macek, chercheur associé à l'Institut Jacques Delors, l'un des enjeux de ce sommet sera précisément de "confirmer une nouvelle étape de la relation UE-Balkans occidentaux, qui était dans une forme de stagnation et de désenchantement des deux côtés".

Les pays des Balkans, coincés dans l'antichambre de l'UE depuis des années, ont souvent exprimé leur frustration face à un processus d'intégration long et exigeant, récemment encore en voyant le bloc accorder rapidement le statut de candidat à l'Ukraine et à la Moldavie.

Stabiliser les Balkans

Mais la guerre en Ukraine a aussi souligné l'importance pour les Européens de stabiliser cette région fragile du sud-est de l'Europe, d'y contrer l'influence de la Russie ainsi que celle de la Chine, qui a investi dans les infrastructures de ces pays.

En juillet, l'UE a finalement ouvert des négociations d'adhésion avec la Macédoine du Nord et l'Albanie (candidates respectivement depuis 2005 et 2014). Ces pourparlers sont aussi en cours depuis plusieurs années avec le Monténégro et la Serbie.

>> Lire aussi : L'UE donne son feu vert à des négociations d'adhésion avec l'Albanie et la Macédoine du Nord

En octobre, la Commission a recommandé d'octroyer le statut de candidat à la Bosnie-Herzégovine, une décision qui reviendra au Conseil européen des 15-16 décembre.

Pour le Kosovo en revanche, les obstacles à une candidature sont nombreux. Cette ancienne province serbe majoritairement albanaise a proclamé en 2008 son indépendance que Belgrade ne reconnaît pas. Cinq pays de l'UE ne la reconnaissent pas non plus (Espagne, Grèce, Chypre, Roumanie, Slovaquie).

A Tirana, l'UE va "reconfirmer son engagement entier et sans équivoque à la perspective d'adhésion des Balkans occidentaux et appeler à l'accélération des négociations", selon une version provisoire de la déclaration finale. Mais le sommet se concentre aussi sur des questions de coopération concrètes.

Solidarité énergétique

Pour aider ces pays à faire face à la crise énergétique, l'UE, qui reste de loin le premier partenaire commercial des Balkans occidentaux, va confirmer un paquet d'un milliard d'euros de subventions, qui doivent permettre d'attirer des investissements publics et privés, et de mobiliser au total au moins 2,5 milliards d'euros.

Cette solidarité énergétique sera scrutée par les opinions dans les Balkans, relève Lukas Macek. Dans ces pays, "le camp proeuropéen se désespérait un peu, là il y a une fenêtre d'opportunité pour renverser la tendance, mais elle ne va pas forcément durer très longtemps et il faut l'étoffer de quelque chose de tangible", souligne-t-il.

La coopération en matière de sécurité, et notamment de cybersécurité, doit aussi être renforcée.

La question de l'immigration

Autre priorité, la lutte contre l'immigration irrégulière: la route des Balkans constitue la principale route migratoire vers l'UE. Le nombre d'arrivées par cette voie sur les dix premiers mois de l'année a augmenté de près de 170% par rapport à l'année d'avant, ce qui a poussé la Commission à présenter un plan d'action lundi, proposant notamment le déploiement de l'agence Frontex dans ces pays pour les aider à contrôler leurs frontières.

L'UE presse les pays des Balkans d'aligner leur politique des visas sur la sienne. La Serbie a été accusée de contribuer à une hausse des arrivées de migrants indiens, tunisiens, cubains et burundais dans l'UE, ces ressortissants pouvant arriver à l'aéroport de Belgrade sans visa et ensuite poursuivre leur route vers l'Union par voie terrestre. Sous la pression européenne, le président serbe Aleksandar Vucic a finalement annoncé la fin de dispense de visas pour les Tunisiens et les Burundais.

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Mais l'UE demande aussi à Belgrade, qui maintient des liens étroits avec la Russie, de s'aligner sur la politique de sanctions décidées par le bloc contre Moscou en réaction à la guerre en Ukraine. Aleksandar Vucic, qui a jusqu'au dernier moment menacé de boycotter le sommet, sera finalement au rendez-vous.

jfe avec afp

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