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En Iran, les manifestants appellent à une grève générale de trois jours

En Iran, les manifestants appellent à une grève générale de trois jours. [Keystone]
En Iran, les manifestants appellent à une grève générale de trois jours / La Matinale / 2 min. / le 6 décembre 2022
En Iran, la contestation contre les autorités islamiques se poursuit et ne semble pas faiblir. Manifestants et pouvoir se livrent une véritable guerre de communication, notamment autour d'une grève générale de trois jours qui a débuté lundi.

Commerces fermés, rues vides: les vidéos diffusés sur les sites des groupes d'opposition montrent que le mouvement de grève semble être suivi dans tout le pays. Mais parallèlement, les médias officiels ont publié des vidéos, notamment du grand bazar de Téhéran et des bazars dans les villes de province, avec des magasins ouverts, affirmant qu'il s'agissait d'un échec pour le mouvement de grève.

Les journées de mardi et de mercredi, qui coïncide avec la journée de l'étudiant, seront décisives pour évaluer l'ampleur de la manifestation, qui demande la chute de la République islamique, instaurée en 1979. Le président iranien, Ebrahim Raïssi, a pour sa part prévu de prononcer un discours mercredi dans l'une des universités de Téhéran.

Doutes sur l'abolition de la police des moeurs

L'annonce samedi de l'abolition de la police des moeurs à l'origine de l'arrestation de la jeune Mahsa Amini, dont la mort en détention a provoqué une vague de contestation en Iran qui perdure depuis près de trois mois, a pour beaucoup été une tentative de diversion du pouvoir.

Dimanche déjà, des indices semblaient montrer que le discours officiel essayait de relativiser l'importance des déclarations du procureur. La chaîne de télévision publique Al Alam expliquait que ces propos avaient été sortis de leur contexte, alors que d'autres chaînes déclaraient que le gouvernement ne renoncerait jamais à la loi sur le voile obligatoire.

>> Relire aussi : Des signes de fléchissement du régime iranien qui sont à tempérer

Punitions en vue

Lundi, le chef du pouvoir judiciaire a déclaré que ceux qui menaçaient les commerçants et les camionneurs pour les obliger à cesser le travail seront identifiés et punis.

Plus de 300 personnes ont été tuées dans les troubles, dont des dizaines de membres des forces de sécurité, a déclaré la semaine dernière un général des Gardiens de la Révolution.

Au moins 504 personnes ont été exécutées en Iran depuis le début de l'année 2022, a déclaré à l'AFP une ONG qui cherche à confirmer d'autres cas de condamnés qui auraient été exécutés par pendaison.

>> Ecouter aussi le témoignage d'un Iranien de Suisse qui partage des vidéos de la résistance :

En Iran, un appel à la grève générale a été lancé. [Keystone - AP Photo/Gregorio Borgia]Keystone - AP Photo/Gregorio Borgia
Le témoignage d'un Iranien de Suisse partageant des vidéos de la résistance / Le 12h30 / 1 min. / le 6 décembre 2022

jfe

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"Saboteurs" arrêtés

Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique d'Iran, ont annoncé mardi l'arrestation de douze personnes accusées d'appartenir à un "groupe de saboteurs" ayant des liens avec des pays européens.

"Les membres de ce réseau, sous la conduite d'agents contre-révolutionnaires vivant en Allemagne et aux Pays-Bas, ont tenté de se procurer des armes et avaient l'intention (...) de mener des activités contre la sécurité nationale", ont indiqué les Gardiens de la Révolution de la province de Markazi (centre) dans un communiqué cité par l'agence Tasnim.

"Ils ont été capturés" et leur "projet d'émeutes a échoué", ont-ils ajouté, sans préciser le lieu et la date des arrestations.

Les Gardiens de la Révolution ont en outre mis en garde contre d'autres "actions terroristes".