Pendant la période l’Avent, les crèches font leur grand retour. Marie, Joseph, les rois mages, le petit Jésus évidemment mais aussi l’âne et le bœuf. On peut imaginer que cette représentation de la Nativité illustre ce que dit le texte biblique, mais pas du tout.
Une réinterprétation
Dans la Bible, l’âne et le bœuf ne sont pas là pour souffler sur le petit Jésus. Pourtant, dès les premières crèches au VIe siècle, les deux compères sont présents et ils le resteront.
Un imaginaire d’étable
Plusieurs raisons expliquent leur présence: Jésus aurait été déposé dans une mangeoire, ce qui offre une imaginaire d’étable. Et l’Ancien Testament mentionne à de nombreuses reprises les animaux et leur lien au divin.
Laurence Villoz/RTSreligion
Un rapport à la crèche ambigu du côté protestant
Les crèches n’ont pas toujours eu la cote du côté des protestants. Le développement des petits personnages miniatures tels qu'on les connaît aujourd’hui apparaît au 16 siècle, juste après la Réforme protestante. A cette époque, les protestants bannissent le culte des images qu’ils considèrent comme idolâtre et rejettent les crèches.
Le théologien Michel Wackenheim explique dans son ouvrage La Crèche de Noël: "Dès 1560, les protestants considèrent que le mystère de l’Incarnation mérite mieux qu’une mise en scène plus ou moins folklorique où des personnages pittoresques détournent les croyants de l’essentiel".
Au fil du temps, la crèche s’est popularisée, même dans les milieux protestants. Pour le pasteur Eric Galia cité dans le journal Réforme: "La crèche est plus culturelle et traditionnelle que cultuelle ou théologique".