A Borodianka, près de Kiev, des tentes pour lutter contre le froid qui s'installe
La neige et le verglas sont arrivés à Borodianka, une petite ville proche de Kiev, devenue symbole de la résistance ukrainienne aux bombardements russes. Sur place, la RTS a pu voir comment la population s'organise face au froid et aux coupures d'électricité.
La température est tombée à moins 7 degrés, et ce n'est que le début, à Borodianka, une localité située à quelques kilomètres au nord-ouest de Kiev, où tant de murs et de fenêtres ont disparu dans les combats.
![Une rue de Borodianka. [RTS - Maurine Mercier]](https://img.rts.ch/articles/2022/image/jqtmi9-27669551.image?mw=640 "Une rue de Borodianka. [RTS - Maurine Mercier]")
La commune, qui comptait 13'000 habitants avant la guerre, a été transformée en champ de ruines au printemps lors de l'occupation et des bombardements russes. Pour celles et ceux qui restent, l'hiver qui commence représente un nouveau défi.
Car Borodianka, comme toute l'Ukraine, subit les conséquences de plusieurs mois d'attaques systématiques contre les installations énergétiques. Près de la moitié ont été endommagées, si bien que l'essentiel de la population civile n'a de l'électricité que quelques heures par jour.
"C'est déjà difficile maintenant, mais s'il fait moins 10, moins 20 et qu'on n'a pas d'électricité, je ne sais pas ce qu'on fera. On va mourir de froid", s'inquiète une habitante rencontrée par le 19h30 de la RTS.
Des "points d'invincibilité"
Face à cela, les autorités ont installé ce qu'elles appellent des "points d'invincibilité", soit de grandes tentes équipées d'un poêle à bois où il est possible de trouver chaleur, électricité et internet.
Rester ici, dans notre ville, ça fait partie de la guerre. C'est montrer notre soutien à nos soldats
"Les gens viennent ici travailler, faire les devoirs avec les enfants quand il n'y a pas de courant, charger leur téléphone", explique à la RTS Svetlana Bondar, une habitante qui, cet après-midi-là, reprend des forces avec son fils qui sort de l'école. Non loin, une enseignante donne son cours à distance.
Si Svetlana a besoin de reprendre des forces, c'est que chez elle il n'y a ni électricité ni chauffage ni eau car la pompe est électrique. Elle n'a d'ailleurs même plus vraiment de chez elle. Son appartement a été saccagé par l'occupant russe et elle a dû se réfugier chez sa grand-mère avec sa famille. "On va beaucoup être dans cette tente ces prochains mois", commente-t-elle.
Mais ces tentes ne suffiront pas pour tout le monde. Et à Borodianka, comme dans le reste de l'Ukraine, l'inquiétude monte à mesure que descendent les températures.
Reportage TV: Jon Bjorgvinsson et Sébastien Faure (en Ukraine)
Adaptation web: jgal
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Claude Wild: "On est dans la barbarie"
L'ambassadeur de Suisse en Ukraine Claude Wild était l'invité du 19h30 jeudi pour évoquer la situation dans le pays.
D'après lui, la priorité pour la Suisse est d'apporter des aides pour le chauffage, l'électricité, les abris, sans oublier les infrastructures. "Si on n'a plus de mobilité urbaine, si les trains ne fonctionnent plus, tout le reste s'écroule", analyse-t-il.
Questionné également pour savoir si les frappes russes contre des cibles civiles étaient des crimes de guerre, le diplomate se montre très clair. "C'est une violation du droit international humanitaire, et c'est d'autant plus alarmant que c'est déclaré comme étant une stratégie voulue. C'est donc planifié, tout ça par un Etat européen, membre du Conseil de sécurité des Nations unies (...) c'est donc très très grave", ajoute-t-il.
Et de conclure: "on est vraiment dans la barbarie".
>> L'interview intégrale de Claude Wild dans le 19h30:
