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L'Iran exécute publiquement un homme en lien avec le mouvement de contestation

Première exécution en Iran d'une personnes impliquée dans les troubles [Reuters - Reuters]
Nouvelle exécution publique d'un homme en Iran lié aux manifestations / Le 12h30 / 1 min. / le 12 décembre 2022
L'Iran a exécuté lundi en public un deuxième homme condamné en lien avec les manifestations qui secouent le pays depuis près de trois mois. Le tollé suscité au recours à la peine capitale dans ce mouvement de contestation n'y a rien fait.

L'homme a été condamné à mort pour avoir tué à l'arme blanche deux membres des forces de sécurité et blessé quatre autres personnes, a indiqué Mizan online, l'organe de l'autorité judiciaire. Il a été pendu en public dans la ville de Machhad (nord-est) plutôt qu'à l'intérieur de la prison, selon la même source.

Il s'agit de la deuxième exécution liée à la contestation, après d'un jeune homme de 23 ans reconnu coupable d'avoir attaqué et blessé un paramilitaire, qui avait suscité l'indignation de pays occidentaux.

Première exécution publique

C'est la première exécution en public dans le contexte des manifestations déclenchées par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée après son arrestation par la police des moeurs pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique.

Depuis ses débuts en 1979, la République islamique d'Iran a été régulièrement secouée par des poussées de fièvre. Mais cette crise est inédite par sa durée, sa dispersion à travers les provinces, la participation de différents groupes ethniques et classes sociales et les appels directs à la fin du régime.

Au moins 458 personnes ont été tuées dans la répression des manifestations, selon un dernier bilan de l'Iran Human Rights (IHR) et au moins 14'000 ont été arrêtées d'après l'ONU.

"Plus de colère et plus de haine"

La justice iranienne affirme avoir prononcé des condamnations à mort contre 11 personnes en lien avec les manifestations, qualifiées d'"émeutes" par les autorités, mais les militants assurent qu'une douzaine d'autres personnes font face à des accusations passibles de la peine de mort.

"Pas de procédure régulière. Des procès fictifs. C'est comme ça qu'ils veulent arrêter les manifestations à l'échelle nationale", souligne Omid Memarian, analyste de l'Iran au Democracy for the Arab World Now (DAWN).

Des groupes de défense des droits humains avaient déjà averti ce week-end que plusieurs autres personnes arrêtées au cours des manifestations étaient sur le point d'être exécutées.

Plus de 500 personnes exécutées en 2022

"La méthode du régime pour gérer les manifestations est l'exécution. UE (Union européenne) rappelez vos ambassadeurs", a appelé la dissidente basée au Etats-Unis Masih Alinejad. L'Iran exécute davantage de condamnés que n'importe quel autre pays, excepté la Chine, selon Amnesty International. Plus de 500 personnes y ont été exécutées en 2022, selon IHR.

Avant l'annonce de la deuxième exécution, le réalisateur iranien oscarisé Asghar Farhadi a exhorté les autorités à mettre fin aux exécutions. "Tuer et exécuter des jeunes sans défense et des opprimés ne vous apportera que plus de colère et plus de haine", a-t-il déclaré sur son compte Instagram.

afp/hkr

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L'ONU "consternée" par la seconde exécution d'un manifestant

L'ONU est "consternée" par la seconde exécution d'un manifestant iranien en quelques jours. Le Haut-Commissariat aux droits de l'homme a déclaré lundi à Genève redouter que les autres condamnés ne suivent.

Sur les réseaux sociaux, il a à nouveau dénoncé le recours à la peine capitale. Vendredi, le haut commissaire Volker Türk avait appelé à un moratoire en Iran.

Majid Reza Rahnavard a été exécuté un peu plus de trois semaines après son arrestation. Jeudi dernier, Mohsen Shekari, âgé de 23 ans, avait vu cette sentence aussi appliquée après avoir été reconnu coupable d'avoir attaqué et blessé un paramilitaire.