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L'eurodéputée Eva Kaili n'est plus vice-présidente du Parlement européen

L'eurodéputée socialiste grecque Eva Kaili (ici en 2011) a été interpellée dans le cadre de l'affaire. [Keystone - AP Photo/Petros Giannakouris]
Eva Kaili n'est plus vice-présidente du parlement européen. / Le Journal horaire / 21 sec. / le 7 décembre 2022
Le Parlement européen a mis fin mardi au mandat de vice-présidente d'Eva Kaili, soupçonnée d'avoir reçu de l'argent du Qatar afin d'influencer les décisions de l'institution, fortement ébranlée par ce scandale.

Cette sanction pour "faute grave" a été approuvée à la quasi-unanimité des députés présents à Strasbourg en séance plénière, soit 625 votes favorables sur 628 exprimés, un contre et deux abstentions. Au coeur du scandale qui ébranle les institutions européennes, Mme Kaili occupait l'une des 14 vice-présidences du Parlement.

"Pot-de-vin du Qatar"

L'élue socialiste grecque, incarcérée dimanche en Belgique, est soupçonnée d'avoir été payée par Doha pour défendre les intérêts de l'émirat qui accueille actuellement le Mondial de football. Trois autres personnes ont été écrouées dans cette enquête menée par un juge d'instruction belge.

L'avocat d'Eva Kaili a assuré mardi qu'elle n'avait accepté aucun "pot-de-vin du Qatar". "Sa position est qu'elle est innocente. Elle n'a rien à voir avec les pots-de-vin du Qatar", a affirmé Me Michalis Dimitrakopoulos à la télévision grecque.

Mais des sacs de billets ont été découverts dans son appartement dans la capitale belge. Elle n'a pas bénéficié de son immunité parlementaire car l'infraction a été constatée en flagrant délit.

20 perquisitions déjà réalisées

Le parquet fédéral belge a annoncé au total des centaines de milliers d'euros saisis, en trois lieux différents, auprès de trois suspects, au cours des 20 perquisitions déjà réalisées. La police a en outre inspecté lundi les locaux du Parlement à Bruxelles pour saisir des données de collaborateurs parlementaires.

Le scandale menace la crédibilité du Parlement européen tout entier, une assemblée souvent en pointe pour dénoncer les pratiques de corruption de certains pays, y compris à l'intérieur de l'UE comme récemment la Hongrie de Viktor Orban.

Roberta Metsola a exprimé lundi "fureur, colère et tristesse", en annonçant une "enquête interne" pour examiner tous les faits ainsi qu'une révision en profondeur des procédures de l'institution.

Processus de réforme interne

"Le Parlement européen va lancer un processus de réforme interne afin de garantir que la transparence et la responsabilité soient renforcées", ont promis les présidents des différents groupes politiques, dans un communiqué commun.

Ils ont évoqué "le renforcement des règles du Parlement concernant l'accès à ses locaux et à ses réunions" et plus de transparence et de contrôle concernant "le financement des organisations et des personnes" bénéficiant d'un tel accès.

Plusieurs élus ont souhaité voir avancer la proposition de la Commission européenne d'"une autorité indépendante" sur les questions d'éthique dans les institutions de l'UE.

>> Le grand débat de Forum consacré à ce scandale :

Le grand débat - Qatargate, l’Europe sous le choc
Le grand débat - Qatargate, l’Europe sous le choc / Forum / 18 min. / le 13 décembre 2022

afp/hkr

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