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Réformes annoncées au Parlement européen, secoué par un scandale de corruption

Réformes annoncées au Parlement européen par sa présidente Roberta Metsola, après le scandale de corruption. [AFP - JOHN THYS]
Réformes annoncées au Parlement européen, secoué par un scandale de corruption / Le Journal horaire / 38 sec. / le 15 décembre 2022
La présidente du Parlement européen Roberta Metsola a annoncé jeudi des réformes importantes pour 2023, à la suite du scandale de corruption présumée impliquant le Qatar qui ébranle cette institution.

"Je suis en train de mettre au point un paquet de réformes d'ampleur qui sera prêt au début de l'année prochaine", a-t-elle déclaré lors d'un sommet européen à Bruxelles, mentionnant en particulier le renforcement de la protection des lanceurs d'alerte et l'interdiction des groupes d'amitié non officiels avec des pays tiers.

"Il y a des lacunes qui doivent être comblées, en ce qui concerne par exemple les activités d'anciens membres du Parlement européen, les inscriptions sur le registre de transparence, les personnes autorisées à entrer au Parlement européen", a-t-elle ajouté.

>> Lire également : Le Parlement européen lance une enquête interne sur l'affaire de corruption

Vice-présidente déchue

Mardi, le Parlement européen a démis de son poste sa vice-présidence, l'eurodéputée grecque Eva Kaili, soupçonnée d'être impliquée dans ce scandale et actuellement détenue en Belgique en raison d'une enquête judiciaire. Le parquet financier d'Athènes a également ouvert une enquête préliminaire contre elle (lire en encadré).

>> Lire : L'eurodéputée Eva Kaili n'est plus vice-présidente du Parlement européen

Eva Kaili, soupçonnée d'avoir été payée par Doha pour défendre les intérêts du Qatar qui accueille le Mondial de football, clame son innocence. Son avocat à Athènes, Michalis Dimitrakopoulos, a affirmé qu'"elle ne connaissait pas l'existence" d'importantes sommes d'argent retrouvées à son domicile bruxellois par les enquêteurs belges.

Son compagnon, Francesco Giorgi, est également en détention préventive, de même que l'ancien eurodéputé Pier-Antonio Panzeri.

Un troisième homme, Niccolo Figa-Talamanca, responsable de l'ONG "No Peace Without Justice", devait être libéré moyennant le port d'un bracelet électronique.

>> Voir aussi le sujet de Forum qui revient sur les origines de l'affaire :

Qatargate: le point sur l'enquête en Belgique
Qatargate: le point sur l'enquête en Belgique / Forum / 3 min. / le 15 décembre 2022

Promesse de création d'une commission d'enquête

Se disant "consternés" par ces actes présumés de corruption et de blanchiment d'argent, les eurodéputés ont aussi décidé de suspendre "tous les travaux sur les dossiers législatifs relatifs au Qatar", en premier lieu ceux concernant une libéralisation des visas pour le Qatar et le Koweit et un accord sur l'aviation.

Réunis en session plénière à Strasbourg, ils ont voté à la quasi-unanimité un texte dans lequel ils demandent "instamment la suspension des titres d'accès des représentants d'intérêts qatariens" le temps des enquêtes judiciaires. Cette décision devra ensuite être prise par la présidente du Parlement européen.

A Bruxelles, Roberta Metsola a déjà précisé que l'ONG "No Peace Without Justice", qui est "présumée liée à l'enquête en cours", avait vu son accès suspendu.

A l'issue de l'enquête judiciaire, les parlementaires se sont engagés à "créer une commission d'enquête (...) sur les cas de corruption et d'abus de pays tiers" pour influencer le Parlement européen.

>> A lire aussi : Pour Alberto Alemanno, le Parlement européen doit renforcer ses règles et les adapter

Roberta Metsola invitée à la Coupe du monde

En réponse à une question, Roberta Metsola a indiqué en conférence de presse avoir décliné une invitation du Qatar à assister à la Coupe du monde de football. "J'ai refusé parce que j'ai des préoccupations à propos de ce pays", a-t-elle dit.

Elle a précisé avoir eu "deux rencontres avec des représentants du gouvernement qatari à Bruxelles", et avoir "refusé" une demande de la part de ce pays de s'adresser au Parlement européen. Doha a démenti être impliqué dans des tentatives de corruption.

afp/ami

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Une enquête préliminaire sur Eva Kaili pour "corruption" ouverte à Athènes

Le parquet financier d'Athènes a ouvert une enquête préliminaire sur Eva Kaili, incarcérée en Belgique, pour "corruption" et "blanchiment d'argent", a-t-on appris jeudi de source judiciaire.

"Le procureur financier Nikos Bardakis a ordonné l'ouverture d'une enquête (sur Eva Kaili) pour avoir perçu des pots-de-vin et pour blanchiment d'argent", en coopération avec la justice belge qui enquête sur l'ex-vice-présidente du Parlement européen, a précisé cette source judiciaire.

Le ministre grec de la Justice Kostas Tsiaras avait indiqué lundi qu'il était évident que "la Grèce allait aider les autorités belges" en cas de nécessité. Aucune autre précision concernant cette enquête préliminaire n'a été fournie par cette source judiciaire.

Dès lundi, l'Autorité grecque de lutte contre le blanchiment d'argent avait annoncé geler tous les avoirs de l'élue socialiste de 44 ans, dont la comparution devant la justice belge a été reportée mercredi au 22 décembre.

Levée d'immunité demandée dans une autre affaire

Le parquet européen a demandé jeudi la levée de l'immunité parlementaire de deux eurodéputées grecques dont Eva Kaili, actuellement écrouée dans une affaire de corruption présumée impliquant le Qatar.

Cette demande s'appuie sur une enquête, distincte de celle concernant le Qatar, réalisée par l'Office européen de lutte antifraude (OLAF) portant sur l'utilisation des indemnités parlementaires et en particulier la rémunération d'assistants, a précisé le parquet dans un bref communiqué. L'autre élue visée est Maria Spyraki, membre du Parti populaire européen (droite européenne).