Déficitaire depuis des années et rachetée en décembre 2021 par le géant français de l'hôtellerie Accor au groupe de restauration collective Sodexo, la salle panoramique, dont les spectacles rythmaient les nuits parisiennes depuis plus de 70 ans, n'a pas beaucoup changé mais elle fermera en février pour des travaux de rénovation de plusieurs mois.
En attendant, elle espère attirer un nouveau public avec une production de "Cabaret", créée à Broadway en 1966 avant d'inspirer le célèbre film avec Liza Minnelli, et donnée pour la première fois dans sa langue originale à Paris, en anglais.
Un clin d'oeil à l'ancien Lido
L'intrigue est située à Berlin dans les années 30, en pleine montée du nazisme, et suit un jeune écrivain américain qui tombe amoureux d'une meneuse de revue au Kit Kat Klub.
Du "théâtre musical" politique - des chansons qui se terminent par le salut nazi, un personnage juif malmené, des chemises brunes qui dansent, des images de dictateurs et autocrates qui défilent sur un écran géant - mais dont les tableaux dansés et chantés au Kit Kat Klub ne sont pas sans rappeler l'univers de l'ancien Lido.
"La page numéro deux (du Lido) s'ouvre", a affirmé à l'AFP Jean-Luc Choplin, nouveau président et directeur artistique. Cet ancien directeur du Théâtre du Châtelet, où il a été l'artisan du renouveau de la comédie musicale, a assuré vouloir en faire "à nouveau un lieu de spectacle pour les Parisiens".
Renouer avec le public français
"Les Parisiens ne venaient plus au Lido donc il s'agissait de se réconcilier avec ce public parisien et français", a-t-il ajouté, en référence au fait que l'ancien cabaret, avec ses "Bluebell girls", des danseuses vêtues de plumes, attirait surtout des touristes.
Pour lui, le choix de "Cabaret" s'imposait: "il fallait une oeuvre forte. (...) C'est Berlin des années 30, une ville aux 300 cabarets, la capitale culturelle de l'Europe qui va s'écrouler sous la montée du nazisme... Ça interroge sur notre époque".
Le Lido, "c'était les filles court vêtues avec les plumes (...) et, ça, c'est pas trop mon truc", raconte une spectatrice venue assister à la générale. "En revanche, j'aime bien le théâtre et surtout les comédies musicales. Et c'est rare d'en voir à Paris en version originale".
Au total, 60 représentations sont prévues pour convaincre et se refaire une place dans le coeur du public parisien.
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