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Près de 5000 touristes, dont des Suisses, bloqués par les manifestations au Pérou

Le Pérou traverse depuis 10 jours une crise politique majeure. Des milliers de touristes sont bloqués par les manifestations
Le Pérou traverse depuis 10 jours une crise politique majeure. Des milliers de touristes sont bloqués par les manifestations / 19h30 / 2 min. / le 17 décembre 2022
Le bilan du mouvement de contestation et de sa répression s'aggrave au Pérou avec désormais 18 morts, dont plusieurs tués par des balles tirées par la police et l'armée, alors que 5000 touristes sont bloqués dans la région de la célèbre citadelle inca Machu Picchu.

"Je regrette les événements tragiques qui ont coûté la vie à plusieurs compatriotes dans diverses régions du pays, il faut que cela cesse", a lancé vendredi la nouvelle présidente Dina Boluarte, lors d'une cérémonie à l'école militaire de Lima.

Le nombre de morts depuis le début des manifestations le 7 décembre s'élève à 18, a déclaré vendredi la ministre de la Santé, Rosa Gutierrez.

Le 7 décembre, le président déchu de gauche radicale Pedro Castillo, 53 ans, avait ordonné la dissolution du Parlement qui avait peu après voté, à une large majorité, sa destitution pour "incapacité morale". Il avait vainement tenté de trouver refuge dans l'ambassade du Mexique et été arrêté. La Cour suprême a décidé jeudi de le laisser en détention.

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Manifestations dans plusieurs villes

Les manifestations, qui se poursuivaient vendredi notamment à Arequipa (sud), Huancayo (centre), Cuzco (sud-est), Ayacucho (sud) ou Puno (sud-est, frontière Bolivie), demandent la dissolution du Congrès, la libération de l'ancien président destitué Pedro Castillo, la démission de Mme Boluarte - ancienne vice-présidente de Castillo - et des élections générales immédiates.

Débordé, le gouvernement avait décrété l'état d'urgence mercredi sur tout le territoire, tout en proposant d'avancer les élections de 2026 à 2023, et le Congrès débattait depuis jeudi sur le sujet.

Des affrontements ont opposé les manifestants aux forces de police, jeudi à Lima. [Keystone - Aldair Mejia]
Des affrontements ont opposé les manifestants aux forces de police, jeudi à Lima. [Keystone - Aldair Mejia]

Certains députés du Congrès, largement discrédité dans l'opinion public, n'y sont pas forcément favorables puisque cela raccourcirait leur mandat.

"Je veux appeler une fois de plus au calme, pensons à nos familles, à nos enfants, à tous les Péruviens qui ont besoin de vivre en paix pour continuer à travailler, à faire bouger l'économie et les citoyens de nos foyers afin d'aller de l'avant", a notamment ajouté la présidente.

>> Le reportage du 12h45 :

Au Pérou, les manifestants réclament le retour de la paix, la dissolution du Parlement et des élections générales anticipées
Au Pérou, les manifestants réclament le retour de la paix, la dissolution du Parlement et des élections générales anticipées / 12h45 / 1 min. / le 17 décembre 2022

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Touristes bloqués au Machu-Picchu

Les manifestations les plus virulentes ont lieu dans le sud du pays, régions parmi les plus pauvres du pays, où cinq aéroports restent fermés: Andahuaylas, Arequipa, Puno, Ayacucho et Cuzco.

A Cuzco justement, quelque 5000 touristes sont bloqués espérant pouvoir quitter le pays, a déclaré à l'AFP Darwin Baca, maire du district voisin de Machu Picchu, qui se trouve également à Cuzco.

Pendant ce temps, au Machu Picchu, quelque 200 touristes, principalement des Nord-Américains et des Européens, ont quitté la zone à pied, longeant la voie de chemin de fer pour rejoindre la ville d'Ollantaytambo, à 30 km, où les attendent des bus.

Le train entre la citadelle de pierre et Cuzco, l'ancienne capitale de l'empire inca, située à 110 km, est en effet l'unique moyen moderne de se rendre au joyau du tourisme péruvien.

L'ambassade de Suisse au Pérou a connaissance d'une dizaine de ressortissants suisses se trouvant actuellement à Aguas Calientes, près du Macchu Pichu, a indiqué le Département des affaires étrangères à Keystone-ATS.

jfe avec ats

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Le président colombien qualifie de "scandaleuse" l'arrestation de son homologue péruvien

Le président colombien Gustavo Petro a estimé vendredi qu'il était scandaleux que la justice péruvienne maintienne en détention l'ancien président du Pérou Pedro Castillo, dont la destitution et l'arrestation ont embrasé le pays.

Au Pérou, "un président élu par le peuple se retrouve en détention préventive, ce qui me semble être un scandale", a déclaré Gustavo Petro à la presse.

Interrogé sur une éventuelle reconnaissance de Dina Boluarte, l'ancienne vice-présidente de Castillo qui lui a succédé le 7 décembre, le chef de l'Etat colombien a nié avoir échangé "avec le gouvernement de substitution".

"Nous attendons que les droits humains de chacun soient respectés, y compris ceux du président élu par le peuple", a souligné Gustavo Petro.