Pour 2023, il manque un million d’euros à l'association SOS Méditerranée pour assurer les activités du navire Ocean Viking.
Le bateau consomme beaucoup de carburant, alors que les prix n'ont cessé de flamber, explique lundi dans La Matinale la directrice générale de SOS Méditerranée Suisse, Caroline Abu Sa’Da: "On a une augmentation assez importante des coûts du fioul, plus de 700'000 euros."
En parallèle, s'ajoutent des obstacles politiques pour pouvoir accoster. Cette année, les débarquements ont été plus tardifs. "On débarque les gens après 10 à 21 jours. Cela signifie des frais de repas supplémentaires," précise Caroline Abu Sa’Da.
>> Lire aussi : Tension entre la France et l'Italie sur les migrants bloqués en Méditerranée
Les dons se redirigent vers l'Ukraine
À l’heure actuelle, l'association n'a pas suffisamment d’argent pour faire tourner son bateau les 12 mois de l'année 2023. Or il est difficile pour l'organisation de réduire ses coûts. L'ONG compte sur des donations privées qui ont chuté cette année.
La situation est identique pour trois autres organisations actives dans le sauvetage en mer. En 2022, l'ONG Sea Eye a vu fondre ses dons de 25%, affirme sa porte-parole Anna Paulitsch. Elle attribue cette diminution à la simultanéité des crises. Les donateurs se sont en effet redirigés vers la crise ukrainienne.
Ce qui se passe en Méditerranée devient moins important aux yeux du public, selon Anna Paulitsch: "Par exemple, cette année, un donateur ne nous a pas donné d’argent, il a affirmé que pour lui ce qui se passe en Ukraine est plus important."
L'association craint le pire, elle ne sait pas si elle aura assez d'argent pour financer sa mission de sauvetage de janvier prochain.
>> Lire aussi : Le HCR réclame une solution pour les migrants à bord de l'Ocean Viking
Sujet radio: Thibaut Clémence
Adaptation web: Miroslav Mares