Partager des vidéos de bébés hérissons et de chatons, fondre devant un chiot tout mignon dans la rue, cela vous est-il déjà arrivé? Il existe une explication scientifique à ce phénomène et l'industrie a bien compris comment tirer profit de cela.
"Il existe des schémas qui font que les bébés humains sont considérés comme mignons. On appelle cela le 'baby schema'", explique Nicolas Burra, maître assistant en section de psychologie à l’Université de Genève et expert en cognition sociale, interrogé dans Le Point J. "Une grosse tête ronde, de gros yeux, un grand front, des joues potelées, un corps arrondi ou encore une peau douce et élastique", décrit-il.
Les caractéristiques du "baby schema" peuvent être reportées aux bébés animaux, et même à des objets. "Par exemple Baby Joda (Grogu) de Star Wars. C'est un extraterrestre vert qui ressemble à une grenouille, cela n'est pas du tout mignon", détaille le spécialiste. "Par contre, en manipulant certaines caractéristiques du baby schema on va le rendre irrésistible. Ainsi, on peut facilement rendre des objets attirants."
Les visages qui portent les caractéristiques du baby schéma activent davantage, au niveau cérébral, les zones de la récompense, qui produisent de la dopamine, l'hormone du bonheur.
Cet afflux de dopamine stimule l'interaction avec le bébé humain ou animal. "On va vouloir davantage prendre soin de ce bébé mignon... et oublier les côtés négatifs du rapport comme les cris, les réveils la nuit, les couches à changer", explique Nicolas Burra.
L’économie du mignon est un véritable phénomène culturel qui engendre des milliards. Grumpy Cat, la célèbre chatte avec son air grincheux, avait plus de 12 millions d’abonnés sur les réseaux sociaux à la fin de sa vie. Autre célébrité sur la toile, Jiffpomm, le Spitz nain, qui touche environ 140'000 francs pour un seul post sur Instagram.
Qui est plus sensible aux baby schema? Y a-t-il des aspects culturels?
>> Ecouter l'épisode complet :
Juliane Roncoroni et l'équipe du Point J
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