Depuis le début de l'année, Kinshasa accuse son voisin rwandais de soutenir le M23 ("Mouvement du 23 mars"), une ancienne rébellion tutsi qui a repris les armes fin 2021. Des accusations niées par Kigali, mais étayées par un rapport de l'ONU ainsi que par les Etats-Unis ou la France.
Ces derniers mois, le groupe armé a pris le contrôle de territoires dans l'est de la RDC, région troublée riche en ressources minérales, aggravant les tensions avec le Rwanda. Plusieurs initiatives diplomatiques sont en cours pour tenter de faire baisser les tensions.
Des pourparlers en Angola fin novembre semblaient avoir ouvert la voie à une trêve, mais Kinshasa a ensuite accusé le M23 d'avoir massacré des civils le 29 novembre dans le village de Kishishe. Selon une enquête de l'ONU, 131 personnes y ont été tuées.
"Causes réelles" du conflit oubliées?
Dans un communiqué publié mercredi, le gouvernement rwandais estime que ce massacre "exagéré" est une "fabrication du gouvernement de RDC qui l'a attribuée au M23" et qui s'est "rapidement répandue sans aucune enquête sur les faits par une quelconque entité crédible".
"L'incident était en réalité une confrontation armée entre le M23 et des groupes armés illégaux alliés aux FARDC (l'armée congolaise, ndlr.)", a affirmé Kigali.
"Accuser le Rwanda de soutenir le groupe armée congolais M23 est injuste et empêche d'aborder les causes réelles de la perpétuation du conflit dans l'est de la RDC, ainsi que son impact sur la sécurité des Etats voisins", a ajouté la même source.
De son côté, le M23 a nié avoir commis le massacre, évoquant des "balles perdues" qui ont tué seulement huit civils.
jop avec afp