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Le blocage d'un axe vital vers l'Arménie échauffe le Haut-Karabakh

La foule des manifestants dans les rues de Stepanakert, dimanche 25.12.2022. [AFP - Davit Ghahramanyan]
Le blocage d'un axe vital vers l'Arménie échauffe le Haut-Karabakh / Le Journal horaire / 22 sec. / le 25 décembre 2022
Plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés dimanche à Stepanakert, principale ville du Haut-Kabarakh, selon un constat fait par l'AFP. Ils protestaient contre le blocage d'un axe vital vers l'Arménie.

Depuis près de deux semaines, des activistes azerbaïdjanais bloquent le corridor de Latchine, seule route qui relie la région montagneuse du Haut-Karabakh à l'Arménie. Ils disent protester contre des mines illégales dans la région.

Erevan accuse Bakou de vouloir provoquer une "crise humanitaire", ce que l'Azerbaïdjan rejette en assurant qu'il est toujours possible de circuler sur cet axe.

Un litige remontant aux années 1990

L'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont affrontés au début des années 1990, lors de la dislocation de l'URSS, pour contrôler le Haut-Karabakh, une enclave à majorité arménienne ayant fait sécession de l'Azerbaïdjan.

Ce premier conflit, qui a fait 30'000 morts, s'était soldé par une victoire arménienne. Mais l'Azerbaïdjan a pris sa revanche lors d'une deuxième guerre qui a coûté la vie à 6500 personnes à l'automne 2020 et a permis à Bakou de reprendre de nombreux territoires.

"La route de la vie" pour certains

Route barrée par les soldats russes de maintien de la paix près de Stepanakert, 24.12.2022. [AFP - Davit Ghahramanyan]
Route barrée par les soldats russes de maintien de la paix près de Stepanakert, 24.12.2022. [AFP - Davit Ghahramanyan]

Samedi, la population de Stepanakert s'était montrée inquiète face à une situation qu'elle considère comme grave. "C'est la seule route qui relie la région au reste du monde", a dit une enseignante à l'AFP. "Nous atteignons le reste du monde par l'Arménie. La situation est très grave", a-t-elle ajouté, tandis qu'un retraité a expliqué qu'il s'agit de "la route de la vie".

Ce nouveau regain de tensions entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan a suscité de vives inquiétudes sur la scène internationale.

Moscou veut jouer les médiateurs

Dimanche matin, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a affirmé qu'une réunion tripartite entre le président russe Vladimir Poutine, qui essaie de jouer le rôle de médiateur, et les dirigeants azerbaïdjanais Ilham Aliev et arménien Nikol Pachinian, n'était pas prévue en début de semaine en marge d'un sommet régional à Saint-Pétersbourg (nord-ouest de la Russie).

Vendredi, le président français Emmanuel Macron avait appelé son homologue azerbaïdjanais à permettre la "libre circulation" entre l'enclave séparatiste et l'Arménie.

"Inaction" des forces de maintien de la paix

L'Arménie accuse aussi d'inaction les soldats de maintien de la paix russes déployés sur place depuis novembre 2020, après la guerre de six semaines entre Bakou et Erevan, alors que Moscou est accaparée par son intervention militaire en Ukraine.

Le chef de la diplomatie russe a, de son côté, appelé à l'apaisement entre les deux pays lors d'une rencontre à Moscou vendredi avec son homologue azerbaïdjanais, boycottée par Erevan.

"Il est indispensable de faire baisser au plus vite la tension", a déclaré Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse.

afp/oang

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