L’Agence centrale de recherches pour l’Ukraine du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), à Genève, répond à des centaines d'appels quotidiens du monde entier, de la part de proches de détenus ou de civils disparus depuis le début du conflit. Les conversations se déroulent en ukrainien, en russe ou en anglais.
"Nous récoltons les informations des proches de premier et second degrés", explique Nataliia Novyk, responsable des douze opératrices et opérateurs téléphoniques de l'agence, mardi dans le 19h30 de la RTS. "Mères, femmes, soeurs et frères, toutes ces personnes nous appellent, nous fournissent des informations et souhaitent obtenir des réponses", poursuit-elle.
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Un grand besoin d'informations
Depuis le début du conflit, cette centrale a reçu 45'000 requêtes par téléphone, mais aussi par écrit, accompagnées alors souvent de photos ou vidéos de proches ou de corps morts retrouvés sur le front.
"C’est pour voir si nous pouvons les identifier, si nous pouvons apporter une confirmation, parce qu’ils souhaitent vraiment obtenir des informations", souligne Inna Iashchenjo, agent de gestion de l'information. "Même si leurs proches sont décédés, ils veulent le savoir", précise-t-elle.
C’est la première fois depuis les deux Guerres mondiales que le CICR mobilise de tels moyens de recherche. Cette activité est au cœur de son mandat en vertu des Conventions de Genève et l'organisation dispose d'un centre de recherche permanent. Elle a toutefois mis en place une division spéciale seulement pour l'Ukraine, ce qui ne s'était pas fait depuis 2003 pour l'Irak, mais la structure était alors beaucoup plus petite.
Un travail aussi sur les réseaux sociaux
Et les moyens sont les mêmes que pendant les deux Guerres mondiales, avec cependant aujourd'hui une source supplémentaire.
"On collecte des données dans les médias sociaux", relève Florence Anselmo, responsable de l'Agence centrale de recherches du CICR. "Il y a des vidéos sur ce qui se passe sur la ligne de front, pendant les combats. C'est aussi des informations que l'on sauvegarde, qui vont nous donner des pistes dans nos efforts de recherche".
Depuis le début du conflit en Ukraine, le CICR a fourni directement des informations sur les proches des familles affectées par la guerre en Ukraine à près de 4000 reprises.
Stephen Mossaz/oang