"Le service militaire actuel de quatre mois n'est pas suffisant pour répondre à la situation en constante et rapide évolution", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse. "Nous avons décidé de rétablir le service militaire d'un an à partir de 2024", a-t-elle ajouté.
La réforme s'appliquera à tous les hommes nés après le 1er janvier 2005, a-t-elle précisé.
L'île démocratique de Taïwan et ses 24 millions d'habitants vit sous la menace constante d'une invasion de la Chine, qui la considère comme une partie de son territoire à reconquérir un jour, et si nécessaire par la force.
Pression militaire intensifiée
L'annonce intervient deux jours après des exercices militaires chinois près de Taïwan que Pékin dit avoir organisés en réponse aux "provocations" et à une "collusion" entre Washington et Taipei.
Sous la présidence de Xi Jinping, Pékin a intensifié la pression militaire, diplomatique et économique sur Taïwan à mesure que les relations se détérioraient.
La perspective d'une invasion chinoise inquiète de plus en plus les Occidentaux et de nombreux voisins de la Chine. Réélu en octobre pour un troisième mandat à la tête du pays, Xi Jinping a clairement indiqué que "la réunification" de Taïwan ne pouvait pas attendre les générations futures.
Moins de 100'000 soldats
En cas de conflit, l'île de Taïwan est largement dépassée en termes d'effectifs, avec 88'000 soldats dans l'armée de Terre contre un million pour Pékin, selon les estimations du Pentagone. Pékin a également un avantage considérable en matière d'équipement militaire.
Taïwan a intensifié la formation des réservistes et augmenté ses achats d'avions de combat et de missiles antinavires pour renforcer ses défenses. Mais les experts estiment que ce n'est pas suffisant.
"Garantir la vie démocratique"
Autrefois impopulaire, le service militaire obligatoire avait été mis en place par une dictature militaire avant que l'île montagneuse devienne une démocratie progressiste.
Le gouvernement précédent de Taipei l'avait raccourci d'un an à quatre mois, préférant développer une armée d'engagés. Mais de récents sondages montrent que plus des trois quarts des Taïwanais trouvent cette durée trop courte. L'armée a également du mal à recruter et à conserver du personnel à plein temps en raison des faibles incitations financières.
Tsai Ing-wenen a qualifié sa décision d'"extrêmement difficile" mais l'a décrite comme destinée à garantir le mode de vie démocratique des générations futures.
afp/ther