La Chine mettra fin le 8 janvier aux quarantaines obligatoires à l'arrivée, dernier vestige de sa stricte politique sanitaire du "zéro Covid", ont annoncé lundi les autorités.
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Cette décision intervient au moment où le pays le plus peuplé du monde connaît pourtant une flambée de contaminations depuis l'abandon de l'essentiel de ses restrictions sanitaires début décembre.
De nombreux Chinois ont réagi avec enthousiasme à la fin prochaine de ces restrictions, qui maintenaient leur pays isolé du monde extérieur depuis mars 2020.
Envies d'ailleurs
La nouvelle a entraîné un bond des recherches en ligne pour des vols vers l'étranger, ont rapporté les médias d'Etat. Dans la demi-heure qui a suivi l'annonce, le nombre de recherches pour des destinations hors de Chine continentale a été multiplié par dix par rapport à l'année dernière, selon Trip.com, l'un des sites de réservations de voyage les plus en vue.
Macao, Hong Kong, le Japon, la Thaïlande et la Corée du Sud figurent au palmarès des destinations les plus prisées. L'application de voyage Tongcheng signale pour sa part un bond de 850% des recherches sur sa plateforme.
Test pour aller au Japon
Mais certains Chinois pourraient se heurter à de nouvelles difficultés. Le Japon, par exemple, a annoncé l'obligation d'un test Covid pour tous les voyageurs en provenance de Chine, et les Etats-Unis y réfléchissent (lire encadré). Avec l'abandon de l'essentiel des restrictions sanitaires, le géant asiatique connaît une flambée de contaminations, ce qui "génère une inquiétude croissante au Japon", a justifié e Premier ministre Fumio Kishida.
Sans citer le Japon, Pékin a appelé à prendre des mesures "scientifiques et appropriées" contre le Covid, et qui "ne perturbent pas" les échanges humains.
Pour Didier Pittet, infectiologue aux HUG, il faut continuer à être extrêmement vigilant. "Depuis le début, on dit que, quand un pays sera plus faible dans sa lutte contre le Covid, il pourrait en faire souffrir d'autres", a-t-il averti mardi dans Forum.
Il appelle donc à tester toutes les personnes - pas seulement celles qui reviennent de Chine - dès les premiers symptômes et à surveiller les nouveaux variants.
Flambée de contaminations
La recrudescence du nombre de malades du Covid en Chine intervient à quelques semaines du Nouvel An lunaire, fin janvier, au cours duquel des millions de personnes voyageront pour retrouver leurs proches.
Le rebond épidémique fait craindre une forte mortalité chez les plus âgés, plus vulnérables et moins vaccinés.
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vajo avec afp
La réouverture de la Chine rend les investisseurs optimistes
Les bourses mondiales étaient bien orientées mardi pour la dernière semaine de l'année, la réouverture de la Chine rendant optimistes les rares investisseurs présents en salle de marché.
Les bourses européennes montaient nettement: Paris de 0,98%, Francfort de 0,73% et Milan 0,31% vers 11h50 GMT. La Bourse de Londres restait fermée, alors que l'indice vedette SMI de la Bourse suisse prenait 0,545.
Wall Street se dirigeait vers une ouverture également dans le vert, les contrats à terme laissant augurer une progression autour de 0,6%.
En Chine, Shanghai a gagné 0,98% et Shenzhen 0,88%, tandis que Hong Kong était encore fermée. La Bourse de Tokyo n'a, elle, pris que 0,16%, le Japon ayant décidé d'imposer des tests Covid aux visiteurs en provenance de Chine continentale dès vendredi.
Washington envisage des restrictions pour les voyageurs de Chine
Les Etats-Unis envisagent d'imposer des restrictions d'entrée sur leur territoire aux voyageurs provenant de Chine, où les autorités ont brusquement relâché leurs mesures de lutte contre le Covid-19. Le nombre d'infections s'est envolé dans toute la Chine.
"La communauté internationale est de plus en plus préoccupée par les poussées actuelles de Covid-19 en Chine et par le manque de données transparentes, notamment de données sur les séquences génomiques virales, communiquées par la RPC", ont déclaré mardi les responsables américains, sous couvert d'anonymat, en référence à la République populaire de Chine.
Pékin a reconnu qu'il était "impossible" de suivre l'évolution de l'épidémie et a cessé depuis dimanche de publier des données quotidiennes sur la situation sanitaire. Les chiffres officiels étaient de plus en plus critiqués tant la sous-estimation des cas d'infection et des décès était devenue flagrante.