Initié par la France et déjà introduit dans plusieurs pays sur base volontaire, cet étiquetage nutritionnel a pour objectif d'indiquer au consommateur si un produit est bon pour la santé ou s'il doit être consommé avec modération, au moyen d'un logo doté de cinq lettres (de A à E) et de cinq couleurs (du vert foncé au rouge).
La Commission européenne devait faire une proposition de loi pour un Nutri-score commun au sein de l'Union européenne avant la fin de l'année, mais le projet a été freiné, notamment, par une fronde menée par l’Italie.
Selon le nouveau ministre italien de l'Agriculture et de la souveraineté alimentaire Francesco Lollobrigida, l'instauration de ce système constituerait "une mesure scélérate". Les responsables de Fratelli d'Italia se sont toujours opposés à cet étiquetage qui, selon eux, ne serait pas fiable sur le plan nutritionnel et, surtout, serait pénalisant pour les produits italiens.
Soupçons de concurrence déloyale
Riches en calories, le parmesan ou encore le Jambon de Parme seraient, par exemple, mal notés par le Nutri-score. D'où un soupçon de concurrence déloyale, notamment vis-à-vis de la France, même si les experts signalent qu'en général, la charcuterie ou les fromages sont plutôt mal notés, d'où qu'ils proviennent.
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Plusieurs autres Etats ont fini par se rallier à la position italienne, défendant que cette notation n'a pas de sens et qu'elle nuit aux produits du terroir. C'est notamment le cas de la Lettonie, de la Grèce, de la Roumanie ou encore de la Tchéquie.
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"Aucun algorithme n’est parfait"
La Commission européenne avance donc au ralenti, et la proposition de loi prévue pour la fin de cette année ne verra pas le jour. "Nous examinons tous les systèmes d'étiquetage qui existent sur le continent européen (…) Aucun algorithme n’est parfait", se justifie l'exécutif.
Le secteur de l'agro-industrie a multiplié les événements au sein des institutions européennes ces dernières semaines pour faire valoir son point de vue. Les associations de consommateurs, elles, espèrent une politique de santé publique.
Laxmi Lota/Eric Jozsef/hkr