Les tests Covid imposés au voyageurs venant de Chine est une "mesure indispensable pour garantir la surveillance et l'individualisation d'éventuels variants du virus afin de protéger la population italienne", a justifié le ministre italien Orazio Schillaci.
Côté américain, à partir du 5 janvier, "tous les voyageurs par avion âgés de 2 ans et plus venant de Chine devront faire un test pas plus de deux jours avant leur départ", et ce indépendamment de leur nationalité ou leur statut vaccinal, a déclaré un responsable sanitaire.
Les tests devront être présentés aux compagnies aériennes au moment du départ pour les Etats-Unis. Les tests PCR ou antigéniques seront acceptés, ainsi que la preuve d'avoir guéri du Covid-19 après avoir été testé positif plus de 10 jours avant le vol. La mesure vaut également pour les passagers en provenance de Hong Kong et de Macao.
Près de 50% de porteurs positifs
La décision italienne a été prise après une recommandation de l'institut Spallanzani, spécialisé dans les maladies infectieuses, mais aussi après des premiers tests effectués lundi à l'aéroport de Milan sur 212 passagers de deux vols en provenance de Chine.
Sur ces 212 tests, 97 se sont révélés positifs. Le taux de positivité était de 38% sur un vol et 52% sur l'autre. Toutes les personnes positives étaient apparemment asymptomatiques, mais elles ont été invitées à s'isoler. On attend désormais les résultats du séquençage du virus pour savoir si ces passagers étaient porteurs d'un nouveau variant du Covid 19.
Côté américain, les autorités sont notamment inquiètes que la transmission rapide du virus en Chine ne provoque l'émergence de nouveaux variants. Un responsable américain a critiqué "le manque de données de séquençage adéquates et transparentes" fournies par la Chine.
Inquiétudes internationales
La fin brutale ce mois-ci de la politique du "zéro Covid" en Chine a suscité l'inquiétude de plusieurs pays, alors que la Chine fait face à la plus importante vague de contaminations au monde, amplifiée par l'apparition de nouveaux variants.
>> Lire aussi : La population chinoise jubile à l'annonce de la fin de la quarantaine liée au Covid
De son côté, le Japon va donc aussi rétablir à partir de vendredi les tests PCR obligatoires pour les voyageurs provenant de Chine continentale. L'Inde suivra la même politique que l'Italie, le Japon et les USA en imposant des tests obligatoires aux voyageurs chinois. L'île de Taïwan a également annoncé qu'elle procéderait à des contrôles du virus sur les voyageurs en provenance du continent.
La France préoccupée
Pour sa part, le gouvernement français, qui assure "suivre très attentivement l'évolution de la situation en Chine" se dit "prêt" "à étudier toutes les mesures utiles".
Depuis le 1er août 2022 et l'adoption de la loi mettant fin aux régimes d'exception créés pour lutter contre l'épidémie de Covid-19, les voyageurs n'ont plus aucune formalité à accomplir avant leur arrivée en France, peu importe le pays ou la zone de provenance.
Ce texte laisse cependant la possibilité au gouvernement d'imposer, jusqu'au 31 janvier, la présentation d'un test négatif avant l'entrée sur le territoire pour les personnes de plus de 12 ans "en cas d'apparition et de circulation d'un nouveau variant de la Covid-19 susceptible de constituer une menace sanitaire grave".
En Suisse, c'est à la Confédération de prendre une éventuelle décision. Pour sa part, le conseiller d'Etat genevois Mauro Poggia estime que les voyageurs arrivant en Suisse en provenance de Chine doivent être testés. Il entend faire parvenir à la Confédération une demande en ce sens.
>> Lire aussi : Les voyageurs chinois devraient être testés pour le Covid, selon Mauro Poggia
La ville de Bruges réclame une solution européenne
Le maire de Bruges, ville flamande très prisée des touristes chinois avant la pandémie, a réclamé mercredi des mesures de contrôle pour les voyageurs venant de Chine.
Alors que Bruges accueillait "entre 100'000 et 150'000 visiteurs chinois" par an avant la pandémie, le bourgmestre de la ville, Dirk De Fauw, s'est alarmé de la réouverture des frontières chinoises, qui se traduirait par un retour prochain des touristes.
Il a réclamé une solution "au niveau européen", notant que des mesures de restriction existent "souvent" pour les voyageurs européens se rendant dans des pays hors de l'UE.
L'Allemagne temporise
L'Allemagne a pour sa part estimé qu'il n'était pas nécessaire pour l'heure d'imposer des restrictions pour les voyageurs en provenance de Chine.
"Nous suivons de très près la situation en Chine, mais pour l'instant nous n'avons aucune indication qu'une mutation plus dangereuse se soit développée (...) qui justifierait la déclaration d'une zone de variant du virus", a déclaré mercredi un porte-parole du ministère de la Santé.
Le statut de zone de variant exige que toute personne entrant en Allemagne en provenance de cette zone soit mise en quarantaine pendant deux semaines à son arrivée.
furr avec agences