Après l'abandon de la politique "zéro Covid" début décembre sous la pression d'une contestation populaire croissante en Chine, les restrictions sur les déplacements internationaux vont être levées le 8 janvier, mais la flambée épidémique qui sévit dans le pays inquiète à l'international.
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Alors que l'Union européenne (UE) a échoué jeudi à adopter une stratégie commune concernant les passagers arrivant de Chine - se retrouvant divisée comme aux premières heures de la pandémie il y a trois ans - l'Espagne a annoncé vendredi qu'elle conditionnerait leur entrée sur son territoire à la présentation d'un test négatif de dépistage du SARS-CoV-2 ou d'une preuve de réalisation d'un schéma vaccinal complet.
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La France et le Royaume-Uni ont annoncé vendredi soir que les voyageurs embarquant en Chine à destination de leur pays devront présenter un test de dépistage du Covid-19 négatif au départ de leur vol.
L'Italie impose déjà depuis cette semaine un dépistage obligatoire pour les voyageurs arrivant de Chine. Madrid a donc désormais rejoint Rome dans le camp des partisans d'une généralisation de ces contrôles à l'échelle européenne, alors que l'Allemagne et le Portugal ont jugé ces nouvelles restrictions superflues et que l'Autriche a souligné les retombées économiques à attendre d'un retour des touristes chinois en Europe.
La Suisse se calque sur l'UE
La Suisse s'alignera sur l'UE en ce qui concerne les dispositions d'entrée. Selon l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), questionné vendredi, il n'est pas prévu pour l'instant "d'introduire des mesures sanitaires à la frontière". Les infections actuelles en Chine ne devraient pas représenter un danger accru pour le système de santé suisse.
Au-delà de l'UE, la Malaisie a annoncé vendredi un contrôle systématique de la température de l'ensemble des voyageurs arrivant sur son territoire, quelle que soit leur provenance, assorti de tests de dépistage en cas de fièvre ou d'autres symptômes évocateurs.
Des mesures "discriminatoires"
La Corée du Sud a également annoncé vendredi qu'elle imposerait, à partir de la semaine prochaine, des tests de dépistage obligatoires avant l'embarquement ainsi qu'à l'arrivée sur son territoire, pour les voyageurs arrivant de Chine.
Des mesures comparables ont déjà été annoncées aux Etats-Unis, en Inde, au Japon et à Taïwan. Le tabloïd officiel chinois Global Times a dénoncé dans un article publié jeudi soir des restrictions "infondées et discriminatoires".
"La véritable intention est de saboter les efforts de contrôle du Covid-19 menés pendant trois ans et d'attaquer le système du pays", peut-on lire dans cette publication en langue anglaise, qui suit la ligne éditoriale des médias officiels du Parti communiste chinois que sont le Quotidien du Peuple et l'agence Chine nouvelle.
Stratégie défendue par l'OMS
Pour le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus, ces mesures sont en revanche "compréhensibles" au vu de l'absence d'informations détaillées fournies par les autorités chinoises.
"En l'absence d'informations détaillées venant de Chine, il est compréhensible que des pays à travers le monde prennent les mesures qu'ils jugent nécessaires pour protéger leur population", a-t-il écrit jeudi sur Twitter.
reuters/vajo
Les chiffres de la Chine seraient sous-estimés
La Commission nationale de la santé chinoise a annoncé dimanche dernier qu'elle arrêtait la publication des bilans épidémiologiques quotidiens des contaminations et des décès, sans donner d'explication.
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La sincérité des données fournies par la Chine depuis le début de l'épidémie faisait déjà l'objet de nombreuses réserves, les autorités de Pékin n'ayant rapporté que 5247 décès imputés au Covid-19 depuis le début de la pandémie (pour une population totale de 1,4 milliard d'habitants), contre près de 158'000 décès en France ou plus d'un million aux Etats-Unis, par exemple.
Selon les estimations de la société d'analyse de données de santé britannique Airfinity, près de 9000 personnes mourraient chaque jour du Covid-19 en Chine en ce moment, avec un bilan de près de 100'000 décès depuis le début du mois et la levée des restrictions.
La crainte de nouveaux variants
La Commission nationale de la santé chinoise - l'équivalent du ministère de la Santé - a rapporté dans un communiqué que des experts chinois s'étaient entretenus vendredi par visioconférence avec des représentants de l'OMS sur la situation épidémique. D'autres échanges sont prévus, précise-t-elle.
Cette combinaison d'une flambée épidémique et d'une absence de données fiables en Chine, associée à la perspective de la réouverture prochaine des frontières du pays, fait notamment craindre l'apparition de nouveaux variants.