"Nous avons convenu un cessez-le-feu bilatéral avec l'ELN, la Segunda Marquetalia, l'Etat-major central, les AGC (Autodefensas Gaitanistas de Colombia) et les forces d'auto-défense de la Sierra Nevada, du 1er janvier au 30 juin 2023. La prolongation dépendra des progrès réalisés dans les négociations," a affirmé le chef de l'Etat dans un tweet diffusé à la veille du Nouvel An.
La trêve conclue bilatéralement était le principal objectif du gouvernement dans le cadre de son initiative de "paix totale" pour mettre fin au conflit qui persiste malgré la dissolution des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) en 2017.
La Colombie, principal producteur mondial de cocaïne, a subi plus d'un demi-siècle de conflit armé entre l'Etat et divers groupes de guérilleros de gauche, de paramilitaires de droite et de trafiquants de drogue.
Cuba, Norvège et Venezuela garants
Le premier gouvernement de gauche de Colombie, entrée en fonctions le 7 août, a repris en novembre les pourparlers de paix suspendus par l'ancien gouvernement d'Ivan Duque (2018-2022) pour tenter de mettre fin au dernier conflit armé interne du continent par le biais de négociations.
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Les négociations sont en cours, sans cessez-le-feu bilatéral, avec Cuba, la Norvège et le Venezuela comme garants. Le Mexique prévoit également de soutenir les négociations et devraient les accueillir à une date à définir. Ces discussions n'ont toutefois jusqu'ici pas permis d'enrayer les violences à travers le pays.
Les négociations se déroulent avec l'ELN (Armée de libération nationale), dernière guérilla constituée comme telle encore active en Colombie alors que les FARC ont signé un accord de paix en 2016. L'ELN a été fondée en 1964 par des syndicalistes et des étudiants sympathisants d'Ernesto "Che" Guevara et de la révolution cubaine.
Traitement judiciaire "indulgent"
Parallèlement, des "dialogues exploratoires" séparés se déroulent entre des délégués de Gustavo Petro et les groupes Segunda Marquetalia et Etat-major central, dissidents des FARC.
Les milices d'Autodéfense gaïtanistes de Colombie (AGC), constituées de paramilitaires d'extrême droite démobilisés au début des années 2000, sont elles le bras armé du Clan del Golfo (Clan du Golfe), principal gang de trafiquants de drogue colombien.
Le gouvernement propose "un traitement indulgent du point de vue judiciaire" aux membres de groupes armés en échange de leur démantèlement, a récemment expliqué à l'AFP Iván Cepeda, sénateur pro-gouvernemental et négociateur avec les rebelles.
Selon l'ONG Indepaz (Instituto de Estudios para el Desarrollo y la Paz), près de 90 groupes politiques et/ou criminels opèrent aujourd'hui en Colombie, comptant au total 10'000 hommes armés. En 2022, Indepaz a comptabilisé près d'une centaine de massacres dans lesquels ces groupes seraient impliqués.
ats/asch