Grand favori pour remplacer Nancy Pelosi, le quinquagénaire n'a pas su calmer la fronde émanant d'un groupe de trumpistes ne le jugeant pas assez conservateur - une illustration des dissensions au sein du parti d'opposition à Joe Biden.
Les représentants de la Chambre se sont accordés pour suspendre leurs votes jusqu'à mercredi matin, le temps de négocier en coulisses.
Majorité républicaine
Les républicains, qui se sont emparés de la majorité à la Chambre basse aux élections de novembre, ont promis d'user de leur nouveau contre-pouvoir en ouvrant une série d'enquêtes sur le président américain, centrées par exemple sur sa gestion de la pandémie.
Mais avant de lancer de telles hostilités, ils doivent à tout prix s'accorder pour élire le président de la Chambre des représentants.
L'élection du "speaker", le troisième personnage le plus important de la politique américaine après le président et le vice-président, nécessite une majorité de 218 voix. Un seuil que Kevin McCarthy ne parvient pour le moment pas à atteindre, après trois tours, une vingtaine d'élus trumpistes ayant décidé de jouer les trouble-fête.
Quelques heures... ou des semaines
La candidature de Kevin McCarthy est pourtant largement soutenue au sein de son parti: l'annonce de sa nomination mardi dans l'hémicycle a été reçue par une grande ovation debout dans les rangs républicains. Mais l'élu de Californie est fragilisé par la contre-performance des républicains aux élections de mi-mandat.
Au début du troisième tour, un certain agacement commençait à se faire sentir, les républicains les plus modérés exhortant leurs collègues à se ranger autour de Kevin McCarthy. "Nous sommes venus ici pour accomplir des choses", a plaidé le chef du groupe républicain, Steve Scalise, à quoi les démocrates ont opposé des rires.
L'élection d'un président de la Chambre des représentants pourrait être l'affaire de quelques heures... ou de plusieurs semaines: en 1856, les élus du Congrès ne s'étaient accordés qu'au bout de deux mois et 133 tours.
agences/gma