"C'est une petite révolution de prévention", avait lancé le président Emmanuel Macron en décembre dernier, en annonçant cette nouvelle mesure.
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D'ici 2030, l'objectif est: "zéro nouvelle infection" par le VIH et l'élimination des infections sexuellement transmissibles (IST) "en tant que problèmes majeurs de santé publique".
Depuis le 1er janvier, la mesure est plutôt bien accueillie chez les jeunes en France. "Ça va nous pousser à avoir un préservatif sur nous et à l’utiliser au moment de l’acte", déclare un jeune homme mardi dans le reportage du 19h30.
"Les jeunes ne se sentent pas concernés"
En France, près de 5000 personnes sont contaminées par le sida chaque année. Les maladies sexuellement transmissibles sont en constante hausse parmi les jeunes.
Selon Antoine Chassagnoux, président d’Act-Up Paris, une association de lutte contre le sida, la maladie ne fait plus assez peur aux jeunes. "Ils se désintéressent de la question du VIH et pensent que ça ne les concerne pas. Ce n'est pas en leur distribuant des préservatifs dont ils risquent de ne pas se servir que la mesure sera efficace", estime-t-il, précisant que la prévention et l'accompagnement sont la clé.
Fausses informations
Selon la dernière grande enquête d’opinion réalisée par l'Ifop en mars dernier, de fausses informations sont encore largement répandues concernant le sida. En effet, 23% des jeunes interrogés pensent que le sida peut se transmettre par un baiser. Par ailleurs, 19% croient que la pilule protège du VIH. Globalement, les jeunes se disent mal informés, y compris au sein des établissements scolaires.
En ce qui concerne l'éducation sexuelle, "nous ne sommes pas bons sur ce sujet. La réalité est très très loin de la théorie. On doit reformer beaucoup mieux nos enseignants, (...) on doit resensibiliser", estimait récemment Emmanuel Macron.
ap/gma
Bientôt en Suisse?
La Suisse doit-elle aussi rendre les préservatifs gratuits en pharmacie pour les jeunes? La conseillère nationale Stéfanie Prezioso (Ensemble à Gauche/GE) y est favorable. "ll faut aujourd'hui un véritable engagement de l'Etat dans le cadre de la santé publique", estime-t-elle dans l'émission Forum.
De son côté, le conseiller national Sidney Kamerzin (Le Centre/VS) avance que la Suisse fait déjà beaucoup d'efforts pour la prévention et la prise en charge des maladies sexuellement transmissibles. "En ce qui concerne les préservatifs gratuits, on a vu dans certains pays, comme aux Etats-Unis, que cette mesure n'enraye pas forcément la progression des maladies."