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Le Covid traqué jusque dans les toilettes des avions arrivant de Chine?

Un avion de la compagne Cathey Pacific, qui relie notamment Zurich à Hong Kong. [AP Photo - Vernon Yuen]
L'UE encourage le test Covid des eaux usées des avions en provenance de Chine / La Matinale / 1 min. / le 5 janvier 2023
Face à la flambée des cas de Covid en Chine, l'Union européenne se coordonne et préconise plusieurs mesures. L'une d'entre elles consiste à analyser directement l'eau usée des toilettes des avions en provenance de Chine.

Réuni à Bruxelles mercredi, le Conseil de crise de l'Union européenne encourage fortement les Etats membres à prendre plusieurs mesures pour lutter contre le Covid-19: un test négatif en Chine, le port du masque dans l’avion et, plus inattendu, l'étude des eaux usées des avions.

>> Lire en détail : L'UE "encourage" les tests Covid sur les voyageurs de Chine

Interrogé dans La Matinale de la RTS jeudi, Arnaud Bernaert, responsable des activités de santé pour l’entreprise vaudoises SICPA - qui a déjà testé 500 avions lors de projets-pilotes avancés - estime qu'analyser les excréments des passagers d'un avion est moins contraignant et moins coûteux que de faire des tests PCR à tout le monde.

"Il s'agit de coordination logistique, d'être capable d'aller dans les dix ou quinze minutes après l'atterrissage de l'avion collecter un échantillon. Et puis après, les méthodes de test sont des méthodes qui sont relativement connues. On a des tests qui sont assez sensitifs et très rapides. Ils nous permettent d'avoir des résultats en deux heures."

Séquençage des virus

Ces tests permettent avant tout d'avoir une tendance, puisque tout le monde ne va pas forcément aux toilettes pendant un vol. Néanmoins, l'objectif est aussi de séquencer les virus observés.

"La grande force de cette technologie, c'est d'être capable non seulement de dire 'oui, il y a du Covid', mais aussi de pouvoir dire 'oui, c'est de l'Omicron'. Parce que le jour où on va dire 'oui, c'est du Covid', mais qu'on ne va pas trouver le variant Omicron, là, on pourra être inquiet. On aura peut-être identifié un nouveau variant qui n'a pas été forcément déclaré par le pays de départ", détaille Arnaud Bernaert.

Pas encore à l'ordre du jour en Suisse

Contacté, l'Institut fédéral des sciences et technologies de l'eau estime que le procédé a une valeur ajoutée. Il est néanmoins sceptique sur plusieurs points, notamment sur la rapidité des analyses: il sera difficile d'obtenir les résultats des tests avant que les voyageurs n'aient quitté l'aéroport.

De tels tests ne sont en tout cas par encore à l'ordre du jour dans les aéroports de Genève et de Zurich, qui disent s'en tenir aux mesures édictées par l'Office fédéral de la santé publique.

Pauline Rappaz/asch

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La Chine appelle à adopter une position "impartiale"

La Chine a appelé jeudi l'Organisation mondiale de la santé à adopter une position "juste" sur le Covid-19, après des critiques de l'OMS sur le bilan de l'épidémie fourni par Pékin.

"Les chiffres actuels publiés par la Chine sous-représentent l'impact réel de la maladie en termes d'admissions hospitalières, d'admissions dans les soins intensifs et surtout en termes de décès", avait estimé mercredi Michael Ryan, chargé de la gestion des situations d'urgence sanitaire à l'OMS.

"Nous espérons que (...) l'OMS maintiendra une position basée sur la science, objective et impartiale et jouera un rôle actif dans la réponse mondiale aux défis de l'épidémie", a rétorqué jeudi devant la presse une porte-parole de la diplomatie chinoise, Mao Ning. Elle a de nouveau assuré que son pays partageait des "informations et données pertinentes" sur l'épidémie de Covid-19 et souligné "l'étroite coopération" entre la Chine et l'OMS.