Figure de l'extrême droite israélienne et nouveau ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir est venu mardi matin un court quart d'heure sur ce lieu saint au coeur du conflit israélo-palestinien, soulevant une vague de condamnations internationales, y compris des Etats-Unis, l'allié historique de l'Etat hébreu.
A la demande de la Chine et des Emirats arabes unis, lesquels ont pourtant normalisé leurs relations avec Israël, les 15 membres du Conseil de sécurité rejoints par l'Etat hébreu, la Jordanie et des représentants palestiniens, ont débattu publiquement et vivement deux heures durant au siège de l'ONU à New York.
L'ambassadeur israélien Gilad Erdan a nié que la visite de son ministre Ben Gvir ait été une "incursion sur (l'esplanade de la mosquée) Al-Aqsa" ou une entorse au "statu quo" historique concernant les lieux saints de Jérusalem.
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"Chaque juif a le droit de visiter le Mont du Temple", a-t-il martelé, en référence à la manière dont le site est désigné dans le judaïsme. "Prétendre qu'une visite brève et totalement légitime doive déclencher une session d'urgence du Conseil de sécurité est absurde et pathétique", a dénoncé le diplomate.
De son côté, l'ambassadeur palestinien auprès de l'ONU, Riyad Mansour, s'en est pris à l'adversaire israélien ainsi qu'au nouveau gouvernement "colonial et raciste", et a critiqué les Nations unies où sont votées depuis des décennies nombre de résolutions sur le conflit israélo-palestinien.
"Quelle ligne rouge Israël doit-il franchir pour que le Conseil de sécurité dise enfin 'Ça suffit' et agisse en conséquence. Quand allez-vous agir?", s'est insurgé Riyad Mansour dans un long discours.
Pas de prière pour les non-musulmans sur l'esplanade des Mosquées
Troisième lieu saint de l'islam et site le plus sacré du judaïsme sous le nom de "Mont du Temple", l'esplanade des Mosquées est située dans la Vieille ville de Jérusalem, dans le secteur palestinien occupé et annexé par Israël.
En vertu d'un statu quo historique, les non-musulmans peuvent se rendre sur le site à des heures précises mais ne peuvent pas y prier. Or, ces dernières années, un nombre croissant de juifs, souvent nationalistes, y prient subrepticement, un geste dénoncé comme une "provocation" par les Palestiniens et plusieurs pays du Moyen-Orient.
Mardi, la Maison Blanche avait mis en garde son allié israélien contre tout acte unilatéral "inacceptable".
Un représentant des Etats-Unis à l'ONU, Robert Wood, a "exhorté Israéliens et Palestiniens à prendre les mesures nécessaires pour rétablir le calme, empêcher davantage de pertes en vies humaines et préserver la possibilité d'une solution à deux Etats", au point mort depuis des années.
agences/hkr/lan