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L'ONU obtient des "investissements massifs" pour la reconstruction du Pakistan

Pakistan: l'ONU veut réunir des milliards de dollars pour la reconstruction après les inondations catastrophiques
Pakistan: l'ONU veut réunir des milliards de dollars pour la reconstruction après les inondations catastrophiques / 19h30 / 1 min. / le 9 janvier 2023
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appellé lundi la communauté internationale à s'aligner sur la "réponse héroïque" des Pakistanais pour aider ceux-ci après les inondations de l'été dernier. Au terme de la journée, près de 9 milliards ont été promis pour investir "massivement" dans la résistance du pays face au réchauffement climatique.

Les coûts de la reconstruction à court terme sont estimés à 16 milliards de dollars (15 milliards de francs) au moins. "Bien davantage sera requis à plus long terme", a affirmé le secrétaire général au début de la conférence internationale pour un Pakistan résilient face aux chocs climatiques. De son côté, le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif a parlé d'un "tournant" dans la situation de son pays, souhaitant un "plan international durable".

Le pays a été dévasté en août dernier par des intempéries dévastatrices qui ont provoqué des inondations, recouvrant jusqu'à un tiers de son territoire. Près de 1800 personnes ont été tuées et 33 millions ont été affectées par ce désastre, dont deux tiers environ restent en difficulté.

Huit millions de personnes déplacées

Environ 8 millions de personnes ont été déplacées, plus de 9 millions ont été poussées vers la pauvreté et plus de deux millions de maisons ont été détruites ou endommagées. Les opérations de secours se poursuivent, a encore affirmé Shehbaz Sharif.

>> Relire : Après les inondations au Pakistan, la crainte d'une crise sanitaire

Déjà, la facture de ces intempéries est salée. Les pertes économiques et les dommages sont évalués à environ 30 milliards de de dollars. Dans son discours, Antonio Guterres a répété que la catastrophe était liée au changement climatique.

"Injustice brutale"

Le chef de l'ONU a dénoncé une "injustice brutale", alors que le Pakistan n'est responsable que de moins de 1% des émissions de gaz à effet de serre. "Si vous avez un doute quelconque" sur les dommages et les pertes provoqués par le changement climatique dans les pays en développement, "allez au Pakistan", a insisté le secrétaire général, qui appelle encore à réduire la détérioration climatique.

Quelques mois après les inondations au Pakistan, les Etats ont avalisé lors de la COP27 le principe d'un fonds d'indemnisation de ces Etats, après des décennies de discussion. Islamabad souhaite que ce dispositif puisse aider à atténuer de futures crises climatiques.

Antonio Guterres appelle à financer les routes, les maisons et les infrastructures. Mais il demande à nouveau également d'alléger la dette des pays en développement. "Le Pakistan est doublement victime", du climat comme d'un système financier mondial moralement en défaut, a ajouté le secrétaire général.

>> Ecouter les précisions de Forum lundi soir :

La conférence pour la reconstruction du Pakistan s'achève lundi soir aux Nations unies. [Keystone - Martial Trezzini]Keystone - Martial Trezzini
La conférence pour la reconstruction du Pakistan s'achève lundi soir aux Nations unies / Forum / 3 min. / le 9 janvier 2023

Un tiers de la somme demandée

Jusqu'à présent, seul un tiers des 816 millions de dollars qui avaient été demandés pour la réponse humanitaire ont été versés. "Seulement une goutte d'eau dans les inondations grandissantes des besoins", selon Antonio Guterres. Or, la population de la région est quinze fois plus menacée par les impacts climatiques que les autres territoires dans le monde.

Parmi les premiers à s'exprimer, outre 360 millions d'euros de projets de développement, le président français Emmanuel Macron a annoncé une aide d'urgence supplémentaire de 10 millions d'euros de son pays. Tout comme la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen pour l'Union européenne (UE).

Pas d'aide suisse supplémentaire

De son côté, le conseiller fédéral Ignazio Cassis n'a pas annoncé de nouvelle contribution suisse mais a promis que le soutien financier se poursuivrait. "La Suisse est aux côtés du Pakistan", a-t-il affirmé, ajoutant que "personne n'est à l'abri" des effets du changement climatique.

Avec l'aide de partenaires internationaux, le Pakistan a établi un plan de reconstruction. La moitié sera appliquée avec des ressources locales. Mais le pays "aura besoin d'un soutien considérable dans les prochaines années", a admis le ministre pakistanais des Affaires étrangères Bilawi Zardari-Bhutto. Outre l'aide aux infrastructures, un renforcement de la gouvernance et des questions sociales, mais aussi des efforts sur la finance, l'éducation ou la santé sont prévus.

Des dizaines de pays participent à la conférence de Genève. Cette rencontre constitue "une première étape" d'une longue route vers la reconstruction du Pakistan, selon Antonio Guterres. Plusieurs mécanismes nationaux de suivi du plan seront établis. Un groupe de soutien international est également prévu.

ats/vajo/vic

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Près de 9 milliards de promesses d'aide

Le Pakistan a obtenu lundi plus de 9 milliards de dollars (8,3 millards de francs) de promesses d'aides internationales pour se reconstruire après les inondations dévastatrices de l'an dernier.

Le pays ambitionne de servir de modèle aux futures victimes de la crise climatique. "Nous sommes peut-être le premier pays à avoir vu un tiers de sa masse continentale sous l'eau, et malheureusement, nous ne serons pas les derniers", a prévenu le ministre pakistanais des Affaires étrangères Bilawal Bhutto Zardari.

Le Premier ministre Shehbaz Sharif a lui souligné que son pays était engagé dans une "course contre la montre" pour faire face à des besoins immenses.

Mécanismes de surveillance

Les engagements pris lundi, sous formes de dons et de prêts notamment, représentent un peu plus de la moitié des 16,3 milliards de dollars jugés nécessaires pour reconstruire le pays afin, en particulier, qu'il résiste mieux aux assauts du changement climatique.

Devant les risques de détournement de ces sommes colossales, l'ONU et le Pakistan ont promis des mécanismes de surveillance et d'évaluation de l'usage des fonds. Un groupe international de soutien - auquel la France souhaite participer - accompagnera la mise en oeuvre de la manne internationale.

Le chef de la diplomatie pakistanaise voit "une opportunité dans cette crise" et estime que "désormais nous pouvons investir dans les infrastructures dans les zones les plus défavorisées" et stimuler leur croissance.