"La neige ne va pas disparaître, mais c'est sûr qu'elle revient moins souvent et moins abondamment. C'est une tendance qui va se poursuivre en s'accélérant", répond Martine Rebetez, climatologue, professeure à l’Université de Neuchâtel et chercheuse à l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL), interrogée dans Le Point J.
Depuis les années 1970, on a déjà perdu plus de 40 jours de couche de neige au sol, et cela à toutes les altitudes, selon la spécialiste. "Par ailleurs, on a une grande variabilité dans l'enneigement d'une année à l'autre et d'un moment à l'autre de l'année selon les précipitations et les températures", ajoute-t-elle.
En Suisse, on mesure une augmentation de la température deux fois plus importante qu'à l’échelle du globe. Cela s’explique en grande partie par le fait qu'on enregistre moins de neige qu'auparavant.
"Une surface enneigée va retourner le rayonnement solaire directement, alors que si la surface est plus foncée - car pas recouverte par la neige -, le sol va absorber le rayonnement et amener une chaleur supplémentaire", détaille la climatologue.
Par ailleurs, la neige aide à entretenir les sols et les maintient à une température moins froide. Mais c'est aussi un élément du cycle naturel. "Elle représente un stockage de l’eau sous forme solide, ce qui évite des inondations en plaine lors de précipitations intenses en automne ou au printemps", explique Martine Rebetez.
Quelles sont les conséquences du manque de neige sur les ressources en eau? À quoi ressembleront nos montagnes dans 20 ans? Que peut-on faire pour conserver le manteau neigeux?
Juliane Roncoroni et l'équipe du Point J