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Les barrages pourraient perdre près d'un quart de leur capacité de stockage d'ici 2050

Le barrage du Vieux-Emosson et en contrebas celui d'Emosson en Valais, reliés par la centrale de Nant-de-Drance. [KEYSTONE - Jean-Christophe Bott]
Les barrages pourraient perdre près d'un quart de leur capacité de stockage d'ici 2050 / Le Journal horaire / 31 sec. / le 11 janvier 2023
Les rivières remplissent les lacs de barrage, mais elles amènent également des matériaux qui remplissent peu à peu les bassins. Selon une étude de l'ONU, cet apport de sédiments risque de faire perdre aux barrages du monde entier près d'un quart de leur capacité de stockage d'ici à 2050.

L'ampleur des pertes est inquiétante, d'autant plus que le monde est déjà confronté à une série d'autres problèmes d'approvisionnement en eau, a fait savoir mercredi l'Université des Nations unies (UNU), qui a examiné dans une étude les données de plus de 47'000 barrages dans 150 pays.

La perte estimée par rapport à la capacité initiale s'élève à 1,65 billion de mètres cubes pour les quelque 50'000 installations prises en compte. Cela correspond à la consommation d'eau annuelle de l'Inde, de la Chine, de l'Indonésie, de la France et du Canada réunis.

En Suisse, l'étude prévoit même une réduction d'un tiers de la capacité de stockage.

>> Relire à ce sujet : Les barrages suisses pourraient manquer d'eau en 2050

Des risques environnementaux

Le limon s'accumule dans les réservoirs en raison de la perturbation de l'écoulement naturel de l'eau. Il peut endommager les turbines hydroélectriques et réduire la production d'électricité.

L'entrave à l'écoulement des sédiments le long d'un cours d'eau peut aussi rendre les régions en amont plus sujettes aux inondations et éroder les habitats en aval.

Un défi majeur

Les critiques avertissent depuis longtemps que les coûts sociaux et environnementaux à long terme des barrages géants dépassent de loin leurs avantages.

L'apport de sédiments dans les lacs de retenue est devenu l'un des défis les plus importants pour l'infrastructure mondiale de stockage de l'eau, estime l'équipe de recherche de l'UNU.

agences/iar

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