L'association a réagi pour la première fois de son histoire à un événement politique sur Twitter dimanche face à la marée "auriverde" qui saccageait les trois lieux de pouvoir de Brasilia, il y a cinq jours, au nom de l'ex-président Jair Bolsonaro.
"Le maillot de l'équipe nationale brésilienne est un symbole de la joie de notre peuple. C'est pour remonter le moral, vibrer et aimer le pays. La CBF est une entité non partisane et démocratique. Nous encourageons l'utilisation du maillot pour unir et non pour séparer les Brésiliens. La CBF nie avec véhémence que notre maillot soit utilisé dans des actes antidémocratiques et de vandalisme".
D'après les médias brésiliens, la fédération doit discuter prochainement avec son équipementier Nike pour peut-être changer la couleur d'un maillot entré dans la légende du football. Mais la Seleção n'a pas toujours évolué en jaune: elle portait du blanc jusqu'à la défaite mortifiante au Maracana en finale de la Coupe du monde en 1950 face à l'Uruguay.
C’est lors de la Coupe du monde 1954 en Suisse que la Seleção a pour la première fois porté le maillot auriverde.
Politique et football
Pendant quatre ans, l'ex-président aura capitalisé sur la Seleção: travail, famille, patrie, Dieu et... football. A chaque sortie médiatisée, le leader d'extrême droite porte le maillot jaune et vert. Il va même voter à la présidentielle avec le fameux chandail sur un gilet pare-balles. Les militants d'extrême droite antidémocratiques s'accaparent ainsi petit à petit le maillot national.
En réaction, l'équipementier Nike interdit le flocage du maillot avec le nom "Bolsonaro" et son surnom "El Mito" pour tenter de le dépolitiser.
Après avoir été élu à la présidence, Lula a appelé les Brésiliens à arborer ce maillot jaune et vert comme symbole d'unité.
En vain, le soutien à Bolsonaro de stars du football comme Neymar, très populaire auprès des jeunes, et surtout l'insurrection de Brasilia ont eu tôt fait de replacer le maillot auriverde comme le symbole du conflit politique qui coupe en deux le Brésil.
Sujet radio: Cédric Guigon
Adaptation web: Julien Furrer