Sur une période de six ans, cette pratique a porté sur un montant d'environ un milliard de francs pour 21 financements. A cela s'ajoutent 14 financements externes à court terme pour des établissements appartenant à la Ville et pour des comptes spéciaux pour un montant de 0,8 milliard de francs, a indiqué vendredi la Direction des finances de la Ville de Berne.
Les titres bernois de Tamedia avaient relaté l'acquisition de fonds étrangers auprès de la FIFA à la suite d'une intervention jeudi lors du Conseil de Ville. Selon les journaux bernois, la capitale a un peu utilisé la FIFA comme une banque.
"Berne est une ville de gauche et, apparemment, on finance les projets sociaux de la ville avec de l'argent corrompu qui vient d'une organisation telle que la FIFA. Pour moi, cela ne va pas ensemble. C'est un double jeu, c'est une morale double. Il faut mettre fin à cela", déplore la conseillère municipale Milena Daphinoff (Le Centre), vendredi dans le 19h30 de la RTS.
Changement de pratique à l'étude
Les autorités municipales indiquent que la plupart des financements à court terme obtenus de la FIFA étaient des refinancements. Les emprunts ont été effectués à des taux d'intérêt négatifs. La Ville avait besoin de fonds étrangers à court terme pour disposer de suffisamment de liquidités.
Jusqu'à présent, les autorités municipales bernoises exigeaient que le partenaire financier ait son siège en Suisse lors d'un emprunt. "Nous procédons par appels d'offre. (...) Nous arrêtons notre choix selon trois critères: le prêt doit être émis en francs suisses, l'investisseur doit être soumis à la juridiction suisse et nous privilégions l'offre la moins chère. Ce n'est pas parce que la FIFA fait des mécontents qu'il faut d'office l'exclure de ce processus", explique Michaël Aebersold, le grand argentier de la Ville de Berne.
Les autorités renonçaient à appliquer d'autres critères, notamment d'ordre éthique. Mais la Ville a indiqué vendredi étudier un changement de pratique.
Réserve de la Finma
N'étant pas une banque agréée, la FIFA n'est pas soumise à la loi bancaire. L'Autorité de surveillance des marchés financiers (Finma), via son porte-parole Tobias Lux, émet toutefois une réserve: "Des questions de blanchiment d'argent se posent, lors du remboursement des fonds. Quiconque octroie des crédits ou des prêts 'à grande échelle' doit être soumis à la loi sur le blanchiment d'argent."
A Berne, une motion sera prochainement déposée au Conseil de Ville pour qu'une charte éthique s'applique aux emprunts.
kkub/vajo avec ats