Le juge de la cour suprême a répondu favorablement à la demande du parquet général. L'ancien chef d'Etat d'extrême droite, battu de justesse par le candidat de gauche Luiz Inacio Lula da Silva à la présidentielle d'octobre, "a effectué une incitation publique à l'exécution d'un crime" en diffusant sur les réseaux sociaux une vidéo "mettant en cause la régularité de l'élection présidentielle de 2022", avait expliqué le parquet dans un communiqué.
Cette vidéo a été publiée deux jours après l'invasion du siège de la présidence, du congrès et de la cour suprême par des milliers de bolsonaristes, puis effacée, a rappelé le parquet. Mais elle pourrait selon lui apporter "un lien de preuve" justifiant "une enquête globale sur les actes effectués avant et après le 8 janvier 2023" par Jair Bolsonaro.
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Jair Bolsonaro conteste
L'ancien président "n'a jamais eu le moindre lien ou participation avec ces mouvements", ont affirmé ses avocats dans un communiqué, en attribuant les violences de Brasilia à des éléments "infiltrés".
Jair Bolsonaro, qui se trouve aux Etats-Unis depuis la fin décembre, avait déjà été épinglé vendredi pour des dépenses somptuaires durant son mandat, comme les 20'000 francs déboursés en une fois dans un modeste restaurant du nord du Brésil ou les 10'000 francs dans une boulangerie le lendemain du mariage de son fils.
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Les relevés de compte de la carte de crédit présidentielle sur ses quatre années de mandat (2019-2022) ont été publiés sur un site officiel du gouvernement Lula, qui a commencé à lever un secret imposé pour 100 ans par son prédécesseur sur des milliers de documents officiels.
L'ouverture d'une enquête visant Jair Bolsonaro suit une autre révélation déjà liée au remake de l'assaut du Capitole américain le 6 janvier 2021, et qui met en cause l'ex-ministre de la justice, Anderson Torres, chez qui a été retrouvé un projet de décret qui aurait pu permettre l'annulation de l'élection de Lula à la présidence.
Projet de décret très compromettant
Ce document très compromettant révélé jeudi soir par le quotidien Folha de S. Paulo a été trouvé lors de perquisitions au domicile de cet ancien ministre, qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt pour "collusion" présumée avec les auteurs des violences de Brasilia.
"Nous allons attendre qu'il se présente jusqu'à lundi. Si ce n'est pas le cas, nous lancerons la semaine prochaine la procédure de demande d'extradition", a annoncé vendredi Flavio Dino, ministre de la justice de Lula, en fonction depuis le 1er janvier.
Anderson Torres, n'a cessé de clamer son innocence. Il se trouve aux Etats-Unis et a promis de rentrer au Brésil pour se rendre aux autorités, sans pour autant indiquer de date précise.
Le document de trois pages trouvé chez lui prévoyait que le gouvernement fédéral prenne le contrôle du tribunal supérieur électoral (TSE), qui veille à la bonne marche du scrutin, "pour assurer la préservation et le rétablissement de la transparence, et approuver la régularité du processus électoral de la présidentielle de 2022".
Annuler l'élection
Cette mesure est considérée comme anticonstitutionnelle par de nombreux juristes. Dans la pratique, l'intention aurait été d'annuler l'élection de Lula.
Le décret présidentiel - qui n'a jamais vu le jour - prévoyait la création d'une "commission de régulation électorale" pour remplacer le TSE, avec à sa tête une majorité de membres issus du ministère de la défense (8 sur 17). Le document n'est pas daté, mais le nom de Jair Bolsonaro se trouve à la fin, sur un espace prévu pour sa signature.
ats/hkr
Un ancien ministre de Bolsonaro arrêté
Andres Torres, l'ancien ministre brésilien de la Justice sous la présidence de Jair Bolsonaro, a été arrêté samedi à l'aéroport de Brasilia dans le cadre de l'enquête sur le le saccage d'institutions nationales le 8 janvier dernier dans la capitale, ont rapporté des médias locaux.
Soupçonné de connivence avec les émeutiers, Andres Torres, qui clame son innoncence, a été interpellé alors qu'il rentrait en avion des Etats-Unis pour se présenter devant la justice.