Des sources au sein des forces armées ont confirmé samedi auprès de l'AFP l'éviction de Julio César de Arruda, qui dirigeait l'armée de terre par intérim depuis le 30 décembre, deux jours avant la fin du mandat du président d'extrême droite Jair Bolsonaro. Il y avait été confirmé début janvier par la nouvelle administration de Lula.
Il sera remplacé par le commandant militaire du sud-est, Tomas Ribeiro Paiva, selon GloboNews. Celui-ci avait affirmé dans un discours public mercredi que l'armée continuerait "à garantir la démocratie" et qu'il fallait "respecter le résultat des urnes", selon une vidéo publiée par le site d'informations G1.
"Pas d'implication directe de l'armée dans les émeutes"
Vendredi, Lula avait rencontré pour la première fois les trois chefs des armées. Aucun ne s'était exprimé au sortir de cette réunion, mais le ministre de la Défense, José Mucio, avait assuré qu'il n'y avait pas eu d'"implication directe" de l'armée dans les émeutes à Brasilia.
Lula avait reçu le soutien entier de la communauté internationale après l'assaut et le saccage le 8 janvier des lieux de pouvoir à Brasilia par des bolsonaristes refusant la défaite et le remplacement de leur champion.
Lula en Argentine
Dimanche, Lula se rend en Argentine, conformément à la tradition qui veut que la première sortie d'un président brésilien soit réservée à son grand voisin.
Lula y retrouvera un fidèle allié et ami, le président Alberto Fernandez, mais aussi ses homologues d'une région où la gauche est revenue au pouvoir, en participant à un sommet de la Communauté d'Etats latino-américains et caraïbes (Celac).
Lula pourrait également rencontrer mardi à Buenos Aires ses homologues cubain Miguel Diaz-Canel et vénézuélien Nicolas Maduro, avec lequel Brasilia vient de renouer.
L'Amérique latine est donc la première étape de cette normalisation, avant la venue du premier dirigeant européen à Brasilia, le chancelier allemand Olaf Scholz, le 30 janvier, puis une visite de Lula au président américain Joe Biden, à Washington, le 10 février.
Réintégration à la Celac
A Buenos Aires, Lula participera au VIIe sommet de la Communauté d'Etats latino-américains et caraïbes (Celac), qui regroupe 33 Etats de la région. Il avait été à la fin du dernier de ses deux mandats (2003-2010) l'un des fondateurs de cet organisme, lors de la première "vague rose" sur le continent.
Jair Bolsonaro avait suspendu la participation du Brésil à la Celac, accusée de "donner de l'importance à des régimes non-démocratiques comme le Venezuela, Cuba ou le Nicaragua".
De même, il n'avait pas fréquenté l'Argentine, la Bolivie, le Chili et la Colombie où la gauche était arrivée au pouvoir. "Une vision idéologique réductrice", a jugé le ministre des Affaires étrangères de Lula, Mauro Vieira.
furr avec afp