En trois ans de politique zéro Covid instaurée par Pékin, les échanges entre la Chine continentale et Hong Kong ont été considérablement ralentis à cause des mesures sanitaires. La réouverture est donc une bonne nouvelle pour les familles, mais aussi pour le commerce.
En gare de Hong Kong, les trains arrivent à nouveau toutes les heures depuis la Chine. Une Hongkongaise, qui n’a pas vu sa mère depuis trois ans et l’attend à quai avec beaucoup d’émotion, explique dimanche dans le 19h30: "Ça fait trop longtemps, depuis 2020, en janvier. C’était une période très difficile".
Des dizaines de milliers de familles ont rêvé de ces retrouvailles depuis le début de la pandémie. "Ils m’ont tellement manqué. Je suis très heureuse", dit la mère de la Hongkongaise, une fois descendue du train.
Craintes liées au Covid
Mais alors qu’en Chine le système hospitalier peine à faire face à la flambée de Covid-19 après la levée des mesures sanitaires, les Chinois viennent à Hong Kong pour recevoir des doses de vaccins ARN, non disponible en Chine, et s’approvisionnent également en médicaments. Et certains à Hong Kong craignent une recrudescence de Covid venue du continent.
Dans la ville, les préparatifs du Nouvel An lunaire battent leur plein. C’est le premier sans restrictions depuis le début de la pandémie. Mais certains Hongkongais s’inquiètent du retour de leurs voisins.
"Dès que j’ai su que la frontière allait ouvrir, j’ai voulu me refaire vacciner. Mais il fallait attendre jusqu'à trois semaines pour avoir un rendez-vous", explique un Hongkongais. "J’ai peur qu’il y ait à nouveau une vague de contaminations, donc il faut que je fasse plus de doses de vaccin", lance une autre passante.
La quête du vaccin ARN
En Chine continentale, il n'y a pas de vaccins ARN, alors qu'à Hong Kong, ils sont autorisés.
Une sexagénaire confie avoir déjà fait trois doses de vaccin inactivé en Chine. Elle a parcouru 1500 kilomètres pour recevoir une dose de vaccin à ARN à Hong Kong, une dose de vaccin Pfizer.
Pour les résidents hongkongais, la dose est gratuite. Cette ressortissante chinoise, elle, doit débourser 220 francs pour une dose. "On dit que ce vaccin est plus efficace", se convainc-t-elle.
Des cliniques dédiées aux Chinois
Une cinquantaine de cliniques privées sont dédiées aux patients chinois dans la ville. Luk Che-chong, vice-président de la clinique Virtus Medical Group, raconte: "Il y a un grand intérêt des Chinois continentaux pour venir ici. On a beaucoup de demandes, des milliers. Nous prévoyons une hausse de fin mars à avril."
Et alors que la Chine continentale fait face à une vague de Covid sans précédent, les autorités hongkongaises limitent les arrivées: chaque jour, seuls 60'000 continentaux sont autorisés à passer la frontière.
Sujet TV: Lou Kisiela
Adaptation web: Julien Furrer