Les autorités estiment que 800 personnes font partie de ces bandes violentes, dont 40% sont des mineurs. Ces gangs existent depuis une vingtaine d’années, mais la violence extrême est une nouveauté et leurs membres sont aussi de plus en plus jeunes. Si la police avait auparavant à faire à des jeunes de 17 à 20 ans, il n'est désormais pas rare que des enfants de 12 à 13 ans soient impliqués.
Outre les 5 décès enregistrés en 2022, le nombre de blessés a dépassé la cinquantaine, racontait le quotidien El Mundo fin décembre.
"Machettes et armes à feu"
"Avant, tu pouvais au pire rentrer à la maison avec un œil au beurre noir et il y avait du petit trafic de drogue. Cela existait avant, oui. Mais maintenant, les bandes sortent avec des machettes, des armes à feux! Je parle beaucoup avec les familles d’ici, avec leurs enfants, et on voit bien que les parents ont peur. Alors c’est dur pour eux de maintenir une certaine normalité", raconte Beatriz au micro de la RTS mardi.
Javier Cuenca, président de l’association de quartier La Incolora, s’inquiète de l’âge des jeunes impliqués. "Nous parlons d'enfants de 12 à 13 ans, ils sont donc très facilement manipulables et utiles pour les affaires de ces bandes parce que derrière tout cela, il y a le trafic de drogue. Comment ces bandes attirent les jeunes? En leur faisant des cadeaux, des baskets de marques, un téléphone portable".
Manque de prévention
"Il y a une vingtaine d’années, ces bandes existaient mais il y avait beaucoup plus de sensibilité pour implanter des programmes de prévention avec des éducateurs de rue, avec des centres pour les jeunes, mais tout cela a disparu", déplore Javier Cuenca auprès de la RTS.
Il y a un an, les autorités ont lancé un plan de lutte qui n'a pas encore porté les fruits attendus. Afin de "repérer et d’identifier les membres" de ces gangs, la préfecture de Madrid a mobilisé plus de 500 policiers dans la capitale. A ces effectifs s’ajoutent plus de 800 agents de la garde civile. Résultat, la police et la Guardia Civil ont arrêté près de 1400 membres ou sympathisants de bandes dans la région, dont 37% sont des mineurs, rapporte encore El Mundo.
Ces "gangs latinos" ont essaimé dans les rues des quartiers populaires du sud de la capitale espagnole, où vit une importante communauté latino-américaine.
Sujet radio: Valérie Demon
Adaptation web: cab