Les tirs de roquettes, interceptées pour la plupart par le système de défense antiaérien israélien jeudi soir, n'ont pas été revendiqués, mais les groupes armés palestiniens avaient promis de répondre au raid israélien de jeudi matin dans le camp de réfugiés de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, au cours duquel neuf Palestiniens ont été tués. Une dixième personne avait ensuite été abattue à Al-Ram, près de Ramallah.
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L'organisation Djihad islamique, qui était, selon l'armée israélienne, la cible du raid de jeudi à Jénine, a notamment affirmé que ces tirs étaient un "message" pour "l'ennemi" israélien. "Le sang palestinien versé coûte cher", a déclaré le groupe vendredi dans un communiqué. Le Hamas a également publié un message clair en ce sens.
Pas de nouvelles victimes
Israël, qui tient le Hamas au pouvoir à Gaza pour responsable de tous les tirs de projectiles en provenance de ce territoire, a annoncé y avoir mené au moins deux séries de frappes nocturnes contre des infrastructures du mouvement islamiste.
Aucune nouvelle victime n'a été signalée dans le territoire, sous blocus israélien depuis 2007.
Israël "ne cherche pas d'escalade" mais se prépare "à tous les scénarios", avait affirmé jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, d'après un communiqué.
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Jénine, "épine dans le pied" d'Israël
Dans le même temps, la journée a été plus calme à Jénine, en Cisjordanie, au lendemain de ce raid israélien le plus meurtrier enregistré par l'ONU dans les Territoires palestiniens depuis 20 ans. Les habitantes et les habitants se sont réunis pour la prière de la mi-journée et beaucoup sont passés rendre visite aux familles des victimes.
Mais parmi la population, c'est surtout la colère qui domine. Les plus âgés font la comparaison avec ce qu’ils ont déjà vécu lors de la Seconde intifada. Jénine était alors le centre des factions armées palestiniennes. D'après eux, Jénine est restée depuis une "épine dans le pied d’Israël", qui essaie coûte que coûte "de l’éliminer".
Ainsi, fin mars 2022, l’armée israélienne a lancé une vaste opération visant à "éliminer" une nouvelle forme de résistance armée dans le nord de la Cisjordanie, les Brigades de Jénine et les Areen al-Oussoud à Naplouse. Plus jeune, cette nouvelle résistance utilise des chaînes Telegram et poste des vidéos sur TikTok pour revendiquer les attaques contre des soldats, des colons ou des civils israéliens.
Alice Froussard/jop avec agences
Appels à la désescalade
Les Emirats arabes unis, qui ont normalisé leurs relations avec Israël en 2020, ont "condamné l'assaut des forces israéliennes" et appelé à l'organisation d'une réunion "urgente" du Conseil de sécurité de l'ONU.
Du côté des Etats-Unis, la Maison Blanche est "profondément préoccupée par l'escalade de violence à Gaza", a dit un porte-parole du Conseil de sécurité nationale. "Nous pensons que toutes les parties impliquées doivent chercher de manière urgente à désamorcer la crise", a-t-il ajouté.
La France, quant à elle, a exhorté Israël et les Palestiniens "à s'abstenir d'alimenter l'escalade". Pour le seul mois de janvier, les violences en Cisjordanie ont causé la mort de 30 Palestiniens, a déploré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Paris "appelle toutes les parties à faire preuve de retenue", a-t-elle ajouté, notant l'urgence à rétablir la perspective d'une solution à deux Etats.