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Au Pérou, le Parlement rejette la demande d'élections anticipées de la présidente

Le Parlement du Pérou a rejeté samedi la demande formulée par la présidente d'avancer à décembre 2023 les élections générales pour tenter de sortir le pays de la crise politique. [EPA/Keystone]
Le Parlement péruvien rejette la possibilité d’élections anticipées / Le 12h30 / 18 sec. / le 28 janvier 2023
Le Parlement du Pérou a rejeté samedi la demande formulée par la présidente d'avancer à décembre 2023 les élections générales pour tenter de sortir le pays de la crise politique. Au terme de sept heures débats, il a retoqué le texte par 65 voix contre 45 et deux abstentions.

La proposition présentée vendredi soir prévoyait d'avancer les élections générales à octobre 2023, au lieu d'avril 2024 comme cela avait été décidé le mois dernier.

A l'issue du vote, le président du Parlement José Williams a reçu une demande de "reconsidération du vote", qui pourrait être débattue lundi lors d'une nouvelle session, bien qu'il soit désormais très difficile de revenir sur ce résultat. "Avec ce vote, la proposition de réforme constitutionnelle visant à avancer les élections est rejetée", a conclu M. Williams.

La présidente Dina Boluarte voulait avancer ces élections pour sortir le pays de la crise politique qu'il traverse depuis sept semaines. "Que les élections soient avancées" afin de sortir le pays "du bourbier dans lequel nous sommes", avait plaidé vendredi celle dont les manifestants réclament la démission.

Dina Boluarte dirige le Pérou depuis la destitution le 7 décembre par le Parlement de Pedro Castillo, ce qui a provoqué de violentes manifestations qui ont fait au moins 47 morts.

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Lourdes Huanca, activiste péruvienne. [RTS - RTS]RTS - RTS
Interview de Lourdes Huanca, leader du mouvement de contestation au Pérou / Tout un monde / 8 min. / le 25 janvier 2023

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Tourisme impacté

La crise politique a fait perdre 5,7 millions de francs au secteur touristique, a annoncé le ministère péruvien du commerce et du tourisme. Entre juin 2022 et fin janvier, les pertes "s'élèvent à 25 millions de soles par jour (5,7 millions d'euros) dans le seul secteur du tourisme", a relevé le ministre Luis Fernando Helguero.

Cinq aéroports ont été fermés dans le sud du pays, dont celui de Cuzco, point d'accès au site inca du Machu Picchu, le joyau touristique du Pérou.

Désormais, Cuzco est une ville désolée, la plupart des hôtels et restaurants sont fermés, affectés par des pénuries de carburant et de certaines denrées alimentaires provoquées par des blocages de routes dans tout le pays.

De nombreux touristes sont restés bloqués plusieurs jours autour du Machu Picchu. Selon le ministre, jusqu'à 85% des forfaits de voyage vendus ont dû être annulés.

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afp/kkub

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