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En Tunisie, un taux de participation de 11,3% marque des législatives sans grand enjeu politique

La Tunisie tient dimanche le deuxième tour de législatives destinées à élire un Parlement privé de réels pouvoirs. [EPA/Keystone - Mohammed Messara]
La Tunisie vote pour un Parlement diminué, la participation comme enjeu / Le 12h30 / 1 min. / le 29 janvier 2023
La Tunisie tient dimanche le deuxième tour de législatives destinées à élire un Parlement privé de réels pouvoirs, où la participation est l'enjeu essentiel dans un contexte de divisions politiques et de difficultés économiques.

Les bureaux de vote ont fermé pour la plupart autour de 18h00 (heure suisse). Selon Ahmed Nejib Chebbi, président du parti d'opposition Front de salut national (FSN), le maigre taux de participation de 11,3% - chiffres préliminaires - annoncé dimanche "prouve encore une fois l'échec total" de Kais Saied.

Cela veut dire que "près de 89% ont tourné le dos à cette pièce de théâtre et refusé de participer au processus" politique du pouvoir, a-t-il dit.

Le premier tour avait déjà été marqué par une abstention de quasi 90%, un record depuis l'avènement de la démocratie dans le pays berceau du Printemps arabe où certains scrutins rassemblaient jusqu'à 70% des électeurs dans la dernière décennie.

Vers le retour d'un régime autoritaire

Dans ce contexte, le FSN a appelé les autres partis d'opposition, la société civile et la puissante centrale syndicale UGTT à "travailler main dans la main pour créer le changement par le départ de Kais Saied et aller à une élection présidentielle anticipée".

Au total, 262 candidats étaient en ballotage pour 131 sièges de députés sur 161. Mais le scrutin marque surtout la dernière étape de réformes imposées depuis un an et demi par Kais Saied pour revenir à un système ultra-présidentialiste, similaire à celui du régime Ben Ali avant la révolution de 2011.

Blocage politique

Après des mois de blocage politique, Kais Saied s'est emparé de tous les pouvoirs depuis le 25 juillet 2021 puis a dissous le Parlement, avant de réformer la Constitution l'été dernier, abolissant le système parlementaire hybride existant depuis 2014.

Face à un chef d'Etat désormais impossible à destituer, la nouvelle Assemblée verra ses prérogatives limitées: il faudra 10 députés pour présenter un projet de loi et les textes du président seront votés en priorité.

Pour éventuellement renverser le gouvernement, l'approbation de deux motions de censure sera nécessaire, et aux deux tiers de l'Assemblée des députés et du Conseil national des régions, un organe pas encore constitué.

Taux de participation

Dimanche soir, les regards seront donc tournés vers le taux de participation après un fiasco au premier tour, le 17 décembre, avec 11,2% de votants, soit la plus forte abstention depuis l'avènement de la démocratie il y a 12 ans.

Alors que 7,8 millions de Tunisiens sont appelés aux urnes, des experts prévoient de nouveau une faible affluence.

ats/kkub

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