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La France relance le débat sur une consigne pour les bouteilles en plastique

Des bouteilles consignées à 20 centimes d'euro. [AFP - Kurt Desplenter/Belga mag]
Le gouvernement français lance une concertation sur un système de consigne pour les bouteilles en plastique / La Matinale / 1 min. / le 31 janvier 2023
Le gouvernement français a relancé lundi le débat sur la mise en place éventuelle de consignes pour les bouteilles en plastique. Le projet avait déjà été envisagé lors du vote de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire en 2020, mais avortée en raison de la vive opposition des collectivités locales.

Acheter un peu plus cher sa bouteille d'eau puis la rapporter au supermarché, vide, contre quelques centimes rendus par un automate? Ou améliorer le tri des déchets plastique, à la maison et dans la rue, pour augmenter les volumes de recyclage?

Industriels de l'agroalimentaire, de l'embouteillage, supermarchés, associations d'élus, de consommateurs et ONG, près de 80 parties prenantes ont répondu lundi à l'invitation de la secrétaire d'Etat à l'Ecologie Bérangère Couillard, qui compte décider en juin.

La France, mauvaise élève

Les objectifs européens de taux de collecte des bouteilles plastique sont de 77% en 2025 et 90% en 2029. Or, les performances de la France plafonnent en dessous de 60%, car les emballages en plastique ne sont pas suffisamment bien collectés, voire pas triés du tout dans la plupart des poubelles de rue ou sur les lieux de travail.

"Grâce au dialogue qui va s'instaurer sur plusieurs mois, nous pourrons prendre la décision qui répondra au mieux à nos objectifs principaux: atteindre un meilleur taux de collecte des bouteilles, viser 100% de plastique recyclé, développer le réemploi et lutter contre les dépôts sauvages", a déclaré Bérangère Couillard, la semaine passée en invitant à la concertation.

Arguments pour et contre

Dans les pays où elle existe, la consigne - c'est-à-dire le remboursement du contenant aux consommateurs qui rapportent leurs bouteilles vides sur un point de collecte - fonctionne bien et permet d'augmenter les taux de recyclage, font valoir les professionnels. Elle intéresserait aussi les distributeurs, parce que les automates attirent certains clients qui avaient déserté les supermarchés depuis la période Covid.

A contrario, "la consigne monétarise un geste de tri, qui risque de se dévaluer complètement", critique Nicolas Garnier de l'association Amorce, qui regroupe les collectivités organisatrices de la collecte et du tri des déchets. "Elle risque de réduire la mobilisation des Français pour trier leurs déchets chez eux". La consigne aboutit aussi à un surcoût alimentaire pour les imprévoyants qui oublieraient de rapporter leurs bouteilles vides, puisque ceux-là ne récupéreront pas la "caution" versée pour l'achat de leur bouteille.

afp/vkiss

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