Le Fonds monétaire international a encore ajouté au flot récent de mauvaises nouvelles mardi: selon ses dernières prévisions, le pays va être la seule économie majeure à subir une récession cette année, avec une contraction de 0,6% de son économie. Même la Russie en guerre et sous sanctions est attendue en croissance.
Depuis des mois, le Royaume-Uni se débat avec une inflation dépassant 10% et des mouvements sociaux. Mercredi, des grèves sans précédent depuis 10 ans sont attendues, dans l'éducation et les transports en particulier.
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Trois Premiers ministres se sont succédé l'an dernier, l'Irlande du Nord est paralysée politiquement alors que Londres essaie de convaincre Bruxelles de revenir sur le statut post-Brexit de la province. Malgré les promesses de contrôle des frontières et les plans successifs anti-immigration, les traversées illégales de la Manche sont sans cesse plus nombreuses: plus de 45'000 migrants l'an dernier.
Place aux regrets
Les promesses de liberté retrouvée des Brexiters paraissent bien loin et l'heure est désormais au "Bregret": l'opinion, longtemps divisée, penche aujourd'hui en défaveur du Brexit.
Selon un sondage Ipsos publié lundi, 45% des Britanniques estiment que le Brexit se passe moins bien que prévu - contre seulement 28% en juin 2021. Ils sont 9% à penser l'inverse.
Rishi Sunak vante les mérites du Brexit
Brexiter de la première heure, le Premier ministre conservateur Rishi Sunak, qui marque jeudi ses 100 jours à Downing Street, s'est employé malgré tout à défendre le bilan de la sortie de l'Union européenne.
"Nous avons fait d'énormes progrès en exploitant les libertés offertes par le Brexit pour relever des défis générationnels", a-t-il affirmé dans un communiqué. "Je suis déterminé à faire en sorte que les avantages du Brexit continuent à donner du pouvoir aux gens et aux entreprises dans tout le pays".
Le communiqué de Downing Street souligne "l'immense opportunité" de la sortie de l'UE, notamment "pour la croissance de l'économie britannique". Il cite la création de ports francs, des zones considérées hors du territoire douanier du pays et bénéficiant donc d'une fiscalité avantageuse, et les perspectives ouvertes selon lui par la dérégulation post-Brexit.
Un anniversaire qui ne passionne pas
Aucune célébration officielle n'est prévue pour marquer l'anniversaire. En Ecosse par contre, où les indépendantistes au pouvoir dénoncent un "désastre", une marche pro-européenne est prévue.
Dans la presse britannique, peu d'articles sont consacrés aux trois ans du Brexit. Même les journaux favorables à la sortie de l'UE ne jubilent pas, signe que les promesses se font toujours attendre. L'idée reste bonne à leurs yeux, mais sa mise en oeuvre laisse à désirer.
Appartenance à l'union durant 47 ans
Le 31 janvier 2020 marquait la fin de 47 ans d'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne et, après la victoire électorale écrasante de Boris Johnson, la conclusion de près de quatre ans de déchirements politiques suivant le choc du référendum de 2016.
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S'ouvrait alors une période de neuf mois de transition avec, in extremis, un accord de libre-échange brandi comme un cadeau de Noël par Boris Johnson pour éviter un "no deal" synonyme de rupture brutale et de chaos économique.
Trois ans plus tard, les dégâts économiques sont là, même si la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine ont considérablement aggravé la situation. Selon l'organisme public de prévision budgétaire OBR, la sortie de l'UE réduira la taille de l'économie britannique d'environ 4% à long terme.
Le Royaume-Uni a pris ses distances avec son principal partenaire économique, d'où il importe notamment une grande partie de la nourriture qu'il consomme. Les pénuries de main-d'oeuvre ont été aggravées par la difficulté de faire venir des travailleurs européens.
Pas de retour au monde d'avant
Pas question cependant de revenir en arrière, même pour l'opposition travailliste, en avance considérable dans les sondages à moins de deux ans des prochaines législatives.
Soucieux de se défaire de son passé anti-Brexit, le chef du Labour Keir Starmer assure qu'un retour dans l'UE ne fait pas partie de son programme, la question ayant été tranchée, mais qu'il veut améliorer les relations avec Bruxelles.
Ces dernières restent empoisonnées par le dossier de l'Irlande du Nord. Londres tente d'obtenir un réaménagement du statut post-Brexit et de mettre fin au blocage politique qui assombrit les préparatifs du 25e anniversaire de l'accord de paix nord-irlandais. Il avait mis fin en avril 1998 à trois décennies de conflit entre communautés.
afp/ami